La situation climatique a joué aux trouble-fêtes selon Sanjeev Dindoyal, planteur de pomme de terre. “On n’a pas eu le climat voulu pendant la période de plantation.”
L’objectif l’année dernière était de produire 20 000 tonnes, soit 80 % de la consommation annuelle qui s’élève à environ 25 000 tonnes actuellement selon le plan stratégique du Fonds de sécurité alimentaire. En 2010, la production locale s’élevait à environ 17 000 tonnes seulement. Le gouvernement veut absolument atteindre l’autosuffisance d’ici 2015.
185 arpents de plus pour la pomme de terre
Ces deux dernières années, une réduction de la superficie sous culture de pomme de terre a été notée à Maurice, superficie qui est passée de 858 hectares en 2009 à 770 l’année suivante. Le gouvernement a, ainsi, pris la décision de mettre 185 arpents supplémentaires à la disposition des planteurs, exclusivement réservés à la pomme de terre, afin d’atteindre une production de 20 000 tonnes. Le gouvernement dispose également de terres au Mozambique. Des terrains ont déjà été identifiés pour la production vivrière.
Pour compenser la production locale et satisfaire la demande grandissante, Maurice importe la pomme de terre de l’Inde principalement. Les variétés les plus populaires sont la Delaware et la Spunta. Cette dernière est aussi produite localement, tout comme la variété Belle Isle qui est sur le marché depuis deux ans déjà.
Pour inciter plus de planteurs à se lancer vers cette culture, les semences produites et certifiées par le Mauritius Sugar Industry Research Institute (MSIRI) sont vendues à un prix préférentiel par l’Office des marchés. L’Agricultural Research Extensive Unit (AREU) procure une assistance technique et une formation à ces planteurs. Par ailleurs, les experts du MSIRI et de l’AREU travaillent sur de nouvelles variétés de pomme de terre à meilleur rendement, afin qu’elles soient mieux adaptées aux conditions locales.
Le dernier-né de ces nouveaux types de pomme de terre est la Belle Isle, cultivée in vitro. Le MSIRI a effectué des cultures de tissus de ce tubercule qui se sont, par la suite, multipliés rapidement. Ensuite, des pathologistes ont sélectionné des gènes sains et les ont cultivés en serre.
Une petite quantité de ces pommes de terre in vitro a été mise sur le marché local. La variété Belle Isle s’adapte très bien au climat de Maurice. Ce sont les planteurs qui auront la délicate tâche de déterminer si Belle Isle se révèle une meilleure variété comparativement aux autres et d’évaluer sa production en matière de sécurité alimentaire.
Chaque Mauricien consomme en moyenne 20 kilos de pomme de terre par an.
Il y a quelques années, un ‘Potato Boost Scheme’ avait été lancé pour tenter de limiter nos importations de ce féculent. Les planteurs avaient reçu 80 % de crédit sur les semences achetées. Ce n’est qu’après la récolte qu’ils ont remboursé leurs prêts. Par ailleurs, des planteurs ont bénéficié de facilités financières pour l’achat des semences. Ces aides ont été mises à leur disposition à travers le ‘Food Security Fund’.
Le pays a besoin de 2 300 tonnes de semences, mais seulement 560 tonnes sont produites à Maurice. L’industrie sucrière produit presque la totalité de la consommation locale de pomme de terre, soit un total d’environ 14 000 tonnes sur 25 000 tonnes. Le reliquat l’est par des petits planteurs (Young Farmers, sociétés coopératives et planteurs individuels), en grande majorité sur des terres louées de l’industrie sucrière.