FTA Maurice-Turquie : Opportunités Significatives pour les Milieux d’Affaires

10 years, 9 months ago - June 25, 2013
FTA Maurice-Turquie : Opportunités Significatives
Gouvernement et secteur privé souhaitent des synergies entre entrepreneurs mauricien et turc

Des discussions annoncées pour bientôt concernant une desserte assurée par Turkish Airlines L’accord de libre-échange (Free Trade Agreement) entre Maurice et la Turquie ainsi que l’accord-cadre sur la coopération économique et commerciale et celui sur la promotion et la protection des investissements signés par les deux pays représentent des opportunités commerciales significatives pour leur communauté des affaires. C’est ce qu’ont souligné ce matin les ministres Arvin Boolell (Affaires étrangères) et Cader Sayed-Hossen (Commerce) et le président de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) Ganesh Ramalingum lors de l’ouverture officielle à l’hôtel Le Labourdonnais d’un atelier de sensibilisation sur le potentiel que représente le FTA Maurice-Turquie pour une intensification des échanges bilatéraux.

Entré en vigueur le 1er juin 2013, le FTA permet aux entreprises mauriciennes d’avoir un accès hors taxe au marché turc pour la plupart des produits industriels fabriqués localement. C’est seulement dans le cas des produits textiles (70 lignes tarifaires sont concernés) que l’exemption de droits de douane sera étalée sur une période de quatre ans. Pour ce qui est des produits agricoles, les fabricants locaux pourront bénéficier d’un accès préférentiel pour un certain nombre de produits tels le thon en conserve, l’anthurium, l’ananas, le letchi, le cœur de palmiste et d’autres produits en conserve comme les pâtes de fruit et les épices. Le FTA Maurice-Turquie revêt aussi une importance stratégique, ont soutenu les intervenants. Il cadre avec les initiatives officielles en vue de diversifier nos marchés d’exportation. L’accord en question est un élément non négligeable dans la politique d’harmonisation de nos politiques commerciales avec l’Europe.

L’accord de libre-échange avec la Turquie, soutiennent les milieux officiels, fait provision pour des règles d’origine plus flexibles. Dans le cas des produits textiles et de l’habillement, une entreprise mauricienne peut acquérir ses matières premières d’un pays tiers pour les transformer à Maurice et bénéficier ensuite d’un accès préférentiel au marché de la Turquie pour ses produits finis. Vu que Maurice a aussi signé un accord de partenariat économique intérimaire avec l’Union européenne (UE) et que la Turquie, de son coté, fait partie de l’union douanière avec l’UE, les produits textiles et d’habillement fabriqués avec des matières premières provenant de pays tiers bénéficieront des privilèges douaniers en Europe. De même, les entrepreneurs turques pourront entrer en partenariat avec des hommes d’affaires mauriciens en utilisant des tissus fabriqués en Turquie pour la confection de vêtements à Maurice et obtenir finalement un accès hors taxe pour les produits finis exportés sous l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Les ministres Boolell et Sayed-Hossen sont d’avis qu’il y a des synergies que les entrepreneurs mauriciens et turcs peuvent créer dans le secteur du textile et de l’habillement. Ils ont indiqué que la Turquie veut se positionner en tant que capitale de la mode en Europe et dans les Balkans et que les entreprises textiles mauriciennes et turques peuvent envisager des partenariats tournés vers le marché africain.

La communauté des affaires à Maurice, ont fait remarquer les représentants du gouvernement et du secteur privé, peut tirer des bénéfices conséquents du marché turc, marché comptant plus de 75 millions de consommateurs et qui ouvre, par ailleurs, la porte d’un marché européen beaucoup plus grand. La Turquie est considérée comme la sixième plus grande économie d’Europe et la 17e au monde. Les échanges commerciaux entre Maurice et la Turquie commencent à se développer mais restent en faveur de la dernière nommée. Les exportations de la Turquie se sont élevées à Rs 1,3 milliard en 2012 alors que ses importations n’ont été que de Rs 161 millions. « Nous souhaitons dans une certaine mesure corriger ce déséquilibre dans le moyen à long terme », a déclaré Cader Sayed-Hossen.

Porte d’entrée sur l’Afrique

Maurice est le premier pays d’Afrique subsaharienne à signer un FTA avec la Turquie et les intervenants ont indiqué que, compte tenu de l’intérêt grandissant affiché par les Turcs pour accroître leurs exportations et leurs investissements en direction de l’Afrique, les entrepreneurs mauriciens se doivent de tout mettre en œuvre pour prendre avantage des développements dans les relations économiques avec ce pays. « Nous croyons que Maurice peut servir de porte d’entrée sur l’Afrique pour les entrepreneurs turcs », a déclaré Ganesh Ramalingum. Notons que le conglomérat turc, le groupe Arcelik, a dit son intention d’utiliser Maurice comme base de distribution de ses produits pour les marchés de l’océan Indien et d’Afrique.

Par ailleurs, on apprend qu’un Joint Business Council sera bientôt institué par la MCCI et Tuskon, l’organisation turque regroupant environ 40 0000 membres. L’objectif est d’étudier les opportunités d’affaires entre les deux pays. Pour sa part, Enterprise Mauritius projette pour l’année prochaine l’organisation de deux missions commerciales promotionnelles en Turquie et s’attend à recevoir également une délégation d’acheteurs de ce pays.

L’atelier de sensibilisation est organisé conjointement par le ministère des Affaires étrangères, le ministère du Commerce et de l’Industrie, Enterprise Mauritius et la MCCI. Les organisateurs ont fait appel à Assad Bhuglah, directeur du Trade Policy au sein de la division de commerce internationale du ministère des Affaires étrangères, Rooma Narainen, manager à la MCCI, Line Labour de la Mauritius Revenue Authority, Nitish Gobin d’Enterprise Mauritius, Mehmet Bozkurt, chef de service au sein de la Direction générale des Affaires européennes, au ministère de l’Économie de la Turquie, et Nese Secer, consultante de la société turque Expadia, pour animer les sessions de travail.

 

Text by Le Mauricien

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