Accaparement Des Plages : Les Habitants du Nord Réclament la Réouverture de la Route Mon-Choisy

9 years, 3 months ago - December 22, 2014
Archive Photo: Mon-Choisy Lagon

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«Napli ena dépôt fixe dans No 5. Bann zafer kinn fer illégal bizin réparé ek bizin rann nu nu bann laplaz», disent-ils

Pointant du doigt les passe-droits dont ont bénéficié les p’tits copains de Navin Ramgoolam, les habitants des villages côtiers du Nord demandent aux autorités de prendre des actions pour y remédier. En premier lieu, ils réclament la réouverture de la route B 38, route côtière de Mon-Choisy, qui a été déproclamée sur environ 250 mètres et aujourd’hui aménagée de cocotiers, gazon, fencing permettant aux clients de Tarisa Resorts — dont le directeur Leckram Nundlall est un proche de Navin Ramgoolam — d’avoir un accès direct à la plage. Expliquant les risques accentués d’accidents avec la nouvelle route opérationnelle depuis mars 2013, les habitants lancent un appel au nouveau gouvernement pour rouvrir la route côtière en priorité. Et par la suite, disent-ils, il faudra que les autorités s’occupent aussi de nos plages qui ont rétréci, avec la complicité de l’ancien régime, qui a fait des cadeaux à ses p’tits copains, à l’instar du Pandit Sungkur et de Jayraj Woochit.

«Pendant de longs mois, nous avons exprimé notre opposition, mais toutes nos doléances et autres manifestations et lettres sont tombées dans l’oreille d’un sourd. Aujourd’hui les choses ont changé et nous espérons que les autorités vont agir», disent les habitants des villages du Nord. Avec la chute de Navin Ramgoolam dans son fief déjà, ces citoyens notent que «napli ena dépôt fixe dans No 5. Bann zafer kinn fer illégal bizin réparé». C’est ainsi que jeudi dernier, un groupe d’habitants de Trou-aux-Biches, Mon-Choisy, Pointe-aux-Piments, Triolet, entres autres, s’est réuni pour discuter de la situation et de leur intention d’écrire aux autorités pour que «No 5 revinn enn lendroit pou tou dimoun, toute la population». En haut de leur liste de doléances figure «la déviation en catimini de la route côtière Mon-Choisy».

Les habitants du Nord montent une nouvelle fois au créneau pour dénoncer que la déviation de la route B38, à la hauteur du morcellement Mon-Choisy, juste devant l’hôtel Tarisa, ne bénéficient qu’aux clients de l’hôtel qui ont désormais un accès direct à la plage. D’ailleurs, depuis quelques mois, des aménagements ont été effectués sur cette partie de la route — dont la déproclamation a été approuvée par le Conseil des ministres du gouvernement Ramgoolam — pour barrer le passage au public. En effet, alors que le public pouvait jusqu’ici, en dépit du panneau «No Entry» pour les véhicules, y circuler à pied, désormais, la route est bordée de fencing et de gazon, et des cocotiers habillent le bitume d’autrefois.

«Si ce n’est pas un passe-droit cela, c’est quoi?», demandent les habitants de la localité, rappelant que le promoteur, l’ami proche de Navin Ramgoolam, n’a pas attendu le jugement de la Cour que le Forum Citoyen Libre (FCL) lui a intenté pour avoir dévié la route, pour interdire l’accès. «Ils projetaient de mettre un mur, mais à la place ils ont mis du fencing. C’est du pareil au même, on ne peut pas circuler. Le public est pénalisé. Ce sont les touristes qui profitent de notre route», déplorent les protestataires.

Risques d’accidents

Faisant ressortir que les risques d’accidents sont accentués à la jonction de la route B38 et la route B 13 (Mon-Choisy/Cap-Malheureux) qui ont été déviées, car des véhicules se garent des deux côtés de la route désormais, les habitants du Nord réclament des mesures urgentes. «Il y a eu un accident et un homme qui traversait la rue a été heurté par un 4x4 et est décédé. Mais cela n’a pas été ébruité. Parski misé la so ban camarad kinn gang sa chemin la», racontent les citoyens. D’où leur insistance pour que les autorités, qui ont promis de mettre de l’ordre partout où il y a eu des abus, remédient à la situation. «Bizin don l’ordre Tarisa retourn nou semin couma avant», clament les habitants de Mon-Choisy, rappelant qu’en cette période festive et estivale, la plage de Mon-Choisy, très populaire, sera bondée. «Avant ki ena encore enn lot accident, bizin réouvert semin», disent-ils.

Woochit, Sungkur de nombreux abus

Mais pas seulement la route. Dans la circonscription No 5, les abus sont nombreux, dénoncent les habitants, citant en exemple l’accaparement de la plage de Trou-aux-Biches par les p’tits copains de Navin Ramgoolam qui ont érigé des bâtiments sur la plage qui a rétréci. Outre les transats qui ont envahi la plage de Trou-aux-Biches, les habitants pointent du doigt la construction du restaurant Rittum Coffee de la famille Sungkur. «Pandit la meme inn dir couma li finn gagn sa terrain la. Pandit la fin montré couma so proximité are Navin Ramgoolam finn permette li bénéficié enn terrain à bail. Zordi à coz li, dimoun, parsi pana parking, pe délaisse la plage Trou aux Biches. Bizin regrette sa situation là», disent les protestataires. Ils font ressortir que dans le passé, leurs voix n’ont pas été entendues. Michaël Momie, et Ritesh Sadasing, respectivement président et vice-président du village de Trou-aux-Biches, soutiennent avoir mené des combats pour contrer la construction de ce restaurant sur la plage, sans succès. Ils assurent que les conseillers du village n’ont pas été mis au courant des développements qui allaient advenir, et espèrent qu’aujourd’hui, avec le changement de gouvernement les choses vont changer.

Ce qui fait sourciller Jacky Alexandre, autre conseiller de Trou-aux-Biches, qui rappelle le combat mené depuis plus d’un an par le Forum Citoyen Libre (FCL) contre l’accaparement des plages. «Nous ne sommes pas restés les bras croisés et nous allons continuer notre lutte. Tout le monde doit pouvoir se rendre à la plage», dit-il. Et de faire ressortir que la requête des habitants des villages du Nord ne concerne pas que les habitants du Nord. «Nous souhaitons que les plages mauriciennes soient restaurées et valorisées et que toute la population mauricienne puisse en bénéficier», dit-il. Il est rejoint dans ses propos par Stellio Maurer, Vic Seeckun, Mike Seblin et d’autres villageois.

Anarchie

Ces derniers pointent également du doigt la Boat House de Jayraj Woochit. Soulignant que «pa conné kot lin passé pou gang permis Jet Ski», les habitants de Trou-aux-Biches s’insurgent que l’ami proche de Navin Ramgoolam dispose aussi désormais d’une boat house dans la cour des garde-côtes. «Comment se fait-il que la cour des garde-côtes soit à la disposition d’un individu? Demain, nous aussi, si nous avons un atelier à monter, on peut demander une parcelle de terrain dans la cour des Casernes centrales», s’offusquent-ils. D’autres protestataires soulignent également que Jayraj Woochit, ainsi que d’autres opérateurs de bateau de plaisance, font fi des règlements de la Tourism Authority (TA), qui imposent de ranger les boat trolleys chaque soir. «Woochit, lui, ses trolleys restent sur la plage, au su et au vu des gardes-côtes, alors que nous nous risquons des contraventions si nous ne rangeons pas nos trolleys chaque après-midi», déplorent-ils. Et de faire ressortir que ces trolleys gênent les pique-niqueurs qui n’ont pas de place pour installer leurs serviettes sur le sable. «Les enfants ne peuvent plus jouer sur le sable, tellement la plage est envahie de transats, kayaks, et autres engins pour les touristes. C’est l’anarchie sur nos plages, pas qu’à Trou-aux-Biches,  mais aussi à Flic-en-Flac, à Pereybère, au Morne Et les marchands pullulent également», disent-ils.

La démolition du restaurant du Pandit Sung-kur réclamée

D’où leur appel pour que les autorités réagissent rapidement. «Nous savons que le nouveau gouvernement vient de s’installer. Mais ils nous ont fait des promesses. Ils doivent tenir leurs promesses», disent-ils. Ainsi, s’agissant du restaurant du Pandit Sungkur, dont la terrasse aurait dû avoir été détruite car pas conforme au plan soumis au Conseil de district du Nord, les habitants de la région réclament que le bâtiment soit rasé pour faire de la place à des parkings.

Ils réclament de même que les délimitations des zones de baignades soient revues. «Ce n’est pas juste que les zones de baignades soient ainsi réduites et que les jet skis et autres bateaux de plaisance disposent de plus de place. Mauriciens napli kapav profite ni la plage, ni la mer. Bizin reguette sa», disent-ils.

Profitant de l’occasion, ils réclament également que des dispositions soient prises au niveau du dispensaire de Trou-aux-Biches pour qu’un médecin soit présent toute la journée, y compris le dimanche. «Actuellement ou bizin tombe malade après 13h pou ki gang docter dans la semaine», disent-ils, faisant ressortir que le dimanche, le dispensaire n’est pas ouvert. Or, c’est principalement le dimanche que la plage de Trou-aux-Biches est bondée de monde. «S’il y a un blessé le dimanche sur la plage, alors que les premiers soins devraient être à proximité, il faudra le transporter à l’hôpital», disent les habitants de la localité.

Assurance du nouveau GM qu’un audit des terres sera mené et des actions prises

Du côté du nouveau gouvernement, des assurances ont déjà été données par le ministre des Terres et du Logement Showkutally Soodhun, qu’un audit de la situation au niveau des terrains alloués à bail et l’intention des autorités de reprendre les biens de l’Etat là où c’est possible. Il a indiqué qu’il va revoir les contrats et demander l’avis du parquet. Le nouveau ministre de l’Environnement et de la Beach Authority Raj Dayal a lui aussi affirmé qu’il ne compte tolérer aucun passe-droit et fera un audit complet de la situation sur les plages publiques pour prendre des actions. «Des enquêtes seront initiées sur les gens qui ont accaparé les biens de l’État de façon illégale. Ils devront répondre de leurs actes», a-t-il dit, laissant également entendre que les transats sur les plages publiques pourraient aussi faire partie du passé. Souhaitantant que ces paroles ne soient pas que des paroles, les habitants du Nord disent donner un délai de trois mois au nouveau gouvernement «pou nettoyé partout».

Menaces de mort

Hier après-midi, Vic Seeckun, une des personnes que Week-End a rencontrées dans le cadre de cet article a téléphoné à la rédaction pour faire part des menaces de mort dont lui et sa famille auraient été victimes depuis qu’il nous a parlé. Ainsi, hier matin, il aurait reçu plusieurs coups de fils de numéro sans identifiant lui rappelant qu’il est un PTr et que ses dénonciations sont mal perçues. Avançant qu’il a déclaré à ses interlocuteurs qu’il souhaite que l’accès aux plages soient pour tous les Mauriciens et que les passe-droits dont ont bénéficié les p’tits copains doivent être remédiés, Vic Seeckun confie que «ban dimoun la inn dir moi, si mo continne dénonce zot pou éclate moi ek mo fami». Ce partisan du PTr souhaite que les autorités agissent au plus vite pour assainir la situation.

 

Text by Le Mauricien

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