Était-il un consultant officiel de la compagnie d’aviation nationale ? Air Mauritius ne l’a jamais confirmé. En tout cas, voici la preuve qu’au Paille-en-Queue, l’homme était bel et bien un VIP.
Nous sommes en janvier 2012 et les négociations entre Air Mauritius et Airbus pour le renouvellement de la flotte de la compagnie d’aviation nationale atteignent leur vitesse de croisière. Frank Gleeson doit venir à Maurice. Pour trouver un hôtel, il approche Nirvan Veerasamy, Managing Director de la compagnie Veling. Celui-ci contacte le Prince Maurice et lui trouve une suite.
Fac-similé d’un échange de mails entre Nirvan Veerasamy, «Managing Director» de la compagnie Veling, et l’hôtel Prince Maurice. Ci-dessous la facture pour le séjour des Gleeson dans l’établissement.
Le 24 janvier, Air Mauritius se manifeste. Donald Payen, directeur commercial de la compagnie d’aviation, envoie un e-mail à l’hôtel pour signifier l’intention de régler la note. «Ce sera fait à travers un échange commercial», explique-t-il dans son e-mail. Or la note est salée. Frank Gleeson a passé quatre nuits dans le prestigieux établissement (du 24 au 27 janvier). La nuitée étant facturée à 225 euros, la facture par nuit ayant doublé puisqu’il n’était pas seul, «Mrs Gleeson » étant aussi du voyage. Au total: 1 800 euros, valant à l’époque Rs 66 870.
À cela, il faut ajouter les extras du couple Gleeson: Rs 40 000 de plus pour les massages, boissons, dîners en chambre ou déjeuners au bord de la piscine. Air Mauritius ne paie pas cash, mais procède par un TSC, un Transportation Service Contract, le terme technique dans le secteur pour «échange de marchandises».
Interrogé par l’express hier, Donald Payen explique que c’est le bureau qu’il occupait à l’époque qui se chargeait de ces deals commerciaux. «Le bureau du CEO s’est tourné vers moi, directeur commercial et j’ai procédé tel que je procède pour n’importe quelle transaction commerciale.»
À la question s’il connaît Frank Gleeson, Donald Payen répond qu’à l’époque, il ne le connaissait pas. «Aujourd’hui, je le connais, comme tout le monde le connaît.»