Le Capitaine Du MV Benita: «Je n’Ai Pu Contrôler Le Navire»

7 years, 9 months ago - June 24, 2016
Le Capitaine Du MV Benita: «Je n’Ai Pu ...
Qui, du capitaine Eduardo Ferrerras Cadiz ou de la National Coast Guard (NCG), dit vrai ?

Y’a-t-il eu une mauvaise compréhension des messages envoyés par le capitaine du MV Benita à la garde côtière mauricienne ou n’a-t-il tout simplement pas informé à temps la NCG que son navire dérivait ? Que s’est-il vraiment passé dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 juin, quand le navire, battant pavillon libérien et faisant route vers l’Afrique du Sud, aurait été saboté par un des membres d’équipage, pour finalement s’échouer au Bouchon ? Le capitaine du MV Benita, Eduardo Ferreras Cadiz (57 ans), a livré sa première déclaration aux enquêteurs de la police criminelle (CID) de Plaine-Magnien, jeudi.

Revenant sur les circonstances ayant conduit à l’échouement de son cargo, le capitaine déclare : «Je n’ai pu contrôler le navire étant donné que le système de navigation était coupé à bord et les machines étaient éteintes. Ce qui fait que nous avons dérivé.» Il a maintenu avoir envoyé un appel de détresse aux garde-côtes mauriciens jeudi soir, alors qu’il se trouvait au large de Maurice, faisant état d’une mutinerie à bord. Le capitaine Cadiz a allégué avoir fait comprendre à Port-Louis qu’un membre d’équipage était également blessé et nécessitait des soins urgents. Selon lui, ce n’est que le matin que les secours se sont pointés.

Assisté de Me Khushal Lobine lors de son audition, Eduardo Ferreras Cadiz est revenu sur l’agression de son ingénieur, Alvin Venancio Maderse (38 ans), actuellement admis à l’unité des soins intensifs d’une clinique à Port-Louis. Selon lui, le présumé agresseur, Omar Taton, est de nature timide et ne fréquentait pas les autres membres d’équipage. Ces derniers l’ont taquiné, lui faisant croire qu’ils allaient le balancer par-dessus bord. Jeudi dernier, le marin a demandé la permission au capitaine d’aller se coucher. Mais, il devait essuyer un refus. «Il est alors devenu incontrôlable et il s’est saisi d’une barre de fer pour tenter d’agresser les membres d’équipage», soutient le capitaine. Omar Taton a ainsi violemment agressé Alvin Maderse, avant de se réfugier dans la salle des moteurs, où il a coupé le réseau électrique du MV Benita.

De son côté, le chef ingénieur du navire, Feliscardo Monsales Mori (56 ans), a lui aussi été entendu par la CID de Plaine-Magnien. Il a confirmé qu’une fois les moteurs coupés, le capitaine ne peut rien contrôler. Ce Philippin a expliqué les différentes manoeuvres enclenchées à bord pour tenter de diriger le vraquier, même dans ces circonstances, mais qui se sont révélées vaines.

Pour mieux comprendre les différentes communications échangées entre le MV Benita et la NCG, la police compte interroger un responsable de cette unité bientôt, pour confirmer qui dit vrai dans cette affaire. En attendant cette étape, le suspect Omar Taton a été reconduit en détention préventive jusqu’au 29 juin. Il fait l’objet d’une charge provisoire d’«assault with aggravating circumstances». Cependant, depuis que cet incident a éclaté, la NCG s’est défendue, en faisant valoir que le capitaine n’avait pas déclaré que le navire dérivait mais, uniquement, qu’il y avait un blessé à bord. Elle compte bien utiliser les logbooks mis à la disposition de la garde côtière pour prouver ses dires.

Le fil des événements

16 juin : Le capitaine du cargo libérien a fait un premier appel au Mauritius Radio Services (MRS) (NdlR, selon les explications d’un un haut cadre de la NCG nous explique le fil des événements).

23 h 50 : La NCG reçoit une communication téléphonique du MRS, qui l’informe qu’ils ont reçu un appel VHF du capitaine du MV Benita. Son interlocuteur l’informe qu’un membre de l’équipage est blessé. À ce moment, le vraquier était à 17 milles nautiques de Mahébourg.

23 h 51 : La NCG tente d’établir une première communication avec le MV Benita. En vain.

17 juin : Le capitaine Cadiz prend contact avec la NCG à 01 h 16 et révèle que son ingénieur a été blessé et qu’il a besoin de soins médicaux. La NCG l’informe qu’elle va lancer une opération médicale dès le lever du jour.

02 h 05 : La garde côtière nationale envoie un email au capitaine, lui demandant de décrire la nature exacte de l’urgence médicale. Le capitaine ne répond pas. La NCG arrive ensuite à le contacter sur VHF et le capitaine Cadiz les informe qu’il est en train d’envoyer un email à l’armateur du navire. Onze minutes plus tard, le capitaine reprend contact avec la NCG, affirmant qu’il attend toujours que l’armateur lui réponde sur la marche à suivre et pour avoir des détails sur l’agent local à Maurice.

03 h 30 : Le capitaine se tourne une nouvelle fois vers la NCG pour voir si elle pourrait fournir l’aide nécessaire pour l’évacuation du blessé. À ce stade, le capitaine ne sait toujours pas qui est l’agent local, vu que l’armateur ne donne aucun signe de vie. Deux heures plus tard, le vraquier est à 3,6 milles nautiques de la côte. Il dérive et l’état de santé du blessé s’empire. Le capitaine demande à la NCG d’évacuer le blessé. L’Ops Room de la NCG informe la Mauritius Ports Authority (MPA), pour qu’elle envoie un remorqueur, la procédure quand un navire dérive. Quant à la NCG, elle informe le MV Benita qu’un hélicoptère décollera dès qu’il ferait jour, pour l’hélitreuillage du blessé.

06 h 30 : C’est la première fois que le MV Benita mentionne aux opérateurs de la NCG qu’il faut également arrêter l’agresseur, qui s’est enfermé dans la salle des machines. Ce dernier veut se rendre aux autorités mauriciennes. Notre source affirme que le capitaine n’a jamais confirmé qu’il y a eu un sabotage à bord. «La NCG s’est enquise auprès du capitaine de la raison pour laquelle il ne l’a pas mentionné plus tôt», affirme-t-elle. Le capitaine aurait répondu qu’il se trouvait dans une situation de panique. Et qu’il fallait faire vite afin d’interpeller l’agresseur.

7 heures : La NCG informe le capitaine Cadiz qu’un remorqueur, envoyé par la MPA, est en route et que l’Helicopter Squadron sera sur place pour récupérer le blessé. Dix minutes plus tard, le capitaine demande la permission de jeter l’ancre dans les eaux territoriales mauriciennes. La permission lui est accordée.

07 h 30 : Le capitaine informe qu’il a perdu ses deux ancres et confirme que son navire s’est échoué sur les récifs. Le haut cadre de la NCG insiste que le rôle de la garde côtière nationale consiste uniquementà procéder à des opérations de secours, de recherches et de sauvetage «approprié, pour sauvegarder la vie humaine en mer». Il précise que la NCG n’a pas les moyens de tirer un navire qui avoisine les 70 000 tonnes. «La NCG peut seulement tirer un bateau de 3 000 à 4 000 tonnes», affirme-t-il.

30 tonnes d’huile lourde pompées

Trois jours depuis que l’opération de pompage d’huile lourde se poursuit au Bouchon. Jeudi, entre 10 h 45 et 18 h 30, les hélicoptères Dhruv et Fennec ont procédé au transfert de 30 tonnes d’huile lourde, selon les chiffres compilés par la NCG. Les fûts d’huile, qui ont été héliportés du navire, ont été acheminés au terrain de foot de la région. Ces fûts ont été par la suite chargés dans des camions. Direction : Montagne-Blanche, chez Virgin Oil, où ils sont stockés. Le ballet des hélicoptères reprend ce matin, sous le regard des badauds, venus en grand nombre sur la plage du Bouchon.

Quant à l’environnement, il ne semble pas menacé, du moins pour le moment, d’une pollution sévère. En effet, la NCG procède à un nettoyage régulier de la côte depuis que de l’huile, provenant de la chambre des moteurs, s’est déversée dans le lagon. Si mercredi, les garde côtes ont enlevé 500 kg de gadoue d’huile (slush of oil), ils en ont enlevé 800 kg hier, principalement sur l’îlot Brocus, où l’eau de mer et les rochers étaient devenus noirâtres.

Si des habitants de la région avaient affirmé avoir vu des dégâts sur la côte, à côté du barachois, c’est accompagné d’un pêcheur que nous avons vu que l’endroit est propre, sans aucune trace d’huile. L’eau est claire et limpide, alors que les rochers sont propres. Tout semble avoir été nettoyé en profondeur.

Text by lexpress.mu

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