La raison ? Selon Jaseem Ahmed, secrétaire de l’Islamic Financial Services Board (IFSB), qui conclu jeudi 22 mai, son onzième sommet, l’explication est simple.
«Ce succès n’est pas dû à un seul facteur, mais à un groupe de catalyseurs qui se renforcent mutuellement dans le temps», soutient-il. Il raconte que la finance islamique, qui est basée sur les principes de la Charia, a «commencé dans sa forme moderne à l’initiative d’individus et de décideurs politiques».
Le secrétaire général parle «de responsabilité sur les plans politiques et sociaux», mais aussi de «flexibilité et d’innovation». Ainsi, selon lui, il est nécessaire de «promouvoir la finance islamique auprès de la clientèle non musulmane en mettant l’accent sur le partage des risques et l’équité».
D’après Jaseem Ahmed, la finance islamique peut être une alternative au système bancaire traditionnel, et ces deux systèmes peuvent parfaitement cohabiter. Comment ?
La crise financière, estime-t-il, devrait permettre au Sukuk, principe de prêt islamique qui transforme l’intérêt en profit prévu à l’avance, d’inspirer les banques traditionnelles.
«Cela se traduira probablement dans l’avenir du système financier mondial après la crise. De nombreuses réformes sont nécessaires pour rendre l’émission de Sukuk possible de manière soutenue», précise le financier islamique.
Mais ce système doit faire face à un gros obstacle : la compétitivité. Les principes d’équité et de transactions justes qui ont fait son succès placent en effet la banque islamique dans une position de faiblesse par rapport à celles dont le profit est le seul moteur.
«En tant que source alternative de financement, la finance islamique a un rôle important à jouer dans un contexte international où certaines économies des marchés émergents sont frileuses à recouvrir aux sources traditionnelles de financement pour les investissements et les infrastructures», prévoit Jaseem Ahmed.