D’après le ministre, cette police d’assurance possède toutes les caractéristiques de la chaîne de Ponzi. Il s’agit tout d’abord d’attirer les clients en leur promettant de gros intérêts sur leurs investissements, ensuite de convaincre les investisseurs qu’ils ne courent que très peu de risques, voire aucun.
Par la suite, l’assureur ou la banque paie les intérêts des premiers investisseurs avec l’argent placé par les seconds. Il faut donc trouver attirer toujours plus de nouveaux clients pour maintenir la chaîne à flot. Or, ce serait exactement ce qui se serait passé avec le Super Cash Back Gold, argue le député. «Cette police n’était pas très populaire avant 2007, mais elle a explosé à partir de cette date», a-t-il avancé en se basant sur des chiffres.
Les détenteurs de cette police sont en effet passés d’environ 3 000 à plus de 20 000 en quelques années, soutient Roshi Badhain. Cela grâce à une « campagne marketing agressive de la BAI».
Cette super police d’assurance a rapporté pas moins de Rs 19 milliards, qui pour la plupart ont été réinvesties dans des filiales du groupe. Selon Roshi Badhain, une grosse partie de cet argent a été placé dans d’autres compagnies ou des biens du groupe à l’étranger, comme en Croatie, à Malte, en Italie, par exemple.
Donc, si l’on suit la logique du ministre de la Bonne gouvernance, l’argent du Super Cash back Gold a été utilisé par la BAI pour maintenir à flot ses filiales à Maurice et ailleurs. L’assureur comptait sur le succès commercial du Super Cash Back Gold pour renflouer les caisses, tout en «gonflant la valeur de ses avoirs» et«cachant les pertes» de certaines compagnies, poursuit Roshi Badhain.
«L’argent est parti, les comptes ont été manipulés pour dire que les avoirs sont là, mais ils sont fictifs, pas tangibles», a dénoncé le ministre. Il s’est ensuite exclamé : «Si sa pa enn Ponzi Scheme, abe ki été enn Ponzi Scheme ?»
Autre revelation: l’argent des assurés a aussi servi à financer l’achat du campement privé de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam à Roches-Noires. Un prêt de Rs 40 millions lui a été accordé le 15 décembre 2010 par la Bramer Bank après qu’il a obtenu une «garantie» de BA Insurance…