Certains commerçants n’ont pas fini d’augmenter leur prix, d’ailleurs.
La raison de ces augmentations est simple. La roupie a déprécié par 20% vis-à-vis du dollar et vu que Maurice facture 95% de ses importations en dollars, le prix connaîtra une hausse de facto. Ce qui aura ainsi une répercussion directe sur le prix des commodités de bases. Ajouté à cela, si une commodité contient la TVA, alors les répercussions seront encore plus grandes.
Mais en ce qui concerne les commerçants, leur situation devient de plus en plus difficile. Certains pensent même à diminuer leurs importations, car plusieurs d’entre eux ont connu des pertes énormes avec l’appréciation du dollar. “C’est du jamais vu”, soutiennent des commerçants. De ce fait, avec les prochains cargos qui rentrent au pays dans une quinzaine de jours, la note risque d’être salée pour les consommateurs quand ils iront dans les supermarchés pour faire leur achat.
Selon Rajesh Ramdenee, le directeur général de Tiremaster, les emprunts que les commerçants font avec les banques, se font en dollars et le paiement se fait lors de la livraison des marchandises. “Tous les produits de base, comme les grains, le riz, l’huile et bien d’autres produits vont augmenter.
Le panier de la ménagère va connaître une hausse. Par ailleurs, nous importons du Canada, de l’Australie et de la Chine et nous payons en dollar”. C’est ce que fait ressortir ce dernier. Et valeur du jour, c’est uniquement le prix du lait qui ne va pas connaître une hausse. En effet, selon Rajesh, le prix est stable sur le marché international et si la roupie mauricienne n’avait pas connu une dépréciation, alors, le prix aurait encore connu une baisse.
Même son de cloche d’un autre importateur, en l’occurrence Pritam Dabydoyal, directeur de P & P International. Selon ce dernier plusieurs commerçants se trouvent en difficulté en ce moment. “Avec la dévaluation, plusieurs commerçants ont déjà fait des pertes et ne peuvent rien faire”, affirme-t-il. Ainsi, avec cette situation qui perdure, il prévoit que les grains seront de plus en plus rares sur le marché local dans les semaines à venir.
“Valeur du jour, on ne trouve plus des petit pois et c’est la même chose avec les ‘dhol gramme’”, déclare-t-il. Selon lui, le gros pois risque lui aussi de disparaître d’ici peu à cause d’un ralentissement sur le marché. “Les importateurs ne veulent pas prendre encore de risques. C’est la panique chez certains importateurs. Même les banques ont supprimé les facilités qu’ils avaient l’habitude de nous offrir. Avec tout ceci, il est certain que plusieurs produits connaîtront une hausse de 25% le mois prochain”, a-t-il soutenu.