15% des Mauriciens n’ont pas accès aux services bancaires. C’est ce que fait ressortir la Mauritius Bankers Association (MBA), qui organise actuellement une campagne de sensibilisation sur le secteur bancaire. La MBA s’appuie sur l’étude ‘Finscope Mauritius’, de l’institution sud-africaine FinMark Trust, publiée en octobre 2014. De nombreux Mauriciens ont ainsi recours au secteur informel. Il y existe plusieurs types de services financiers.
Des Mauriciens choisissent d’épargner de l’argent à travers une association de particuliers. En règle générale, il s’agit d’un groupe de proches, comme des membres d’une même famille, des voisins ou des amis. Chaque membre contribue mensuellement et récupère son capital après une échéance fixe. L’avantage de ce système est qu’il permet au plus grand nombre d’épargner, même en l’absence de compte bancaire. Par contre, contrairement à l’épargne bancaire, le système de cycle n’apporte pas d’intérêt. De plus, il n’y a pas de contrat écrit qui garantit une récupération son capital, tout est basé sur la confiance.
Il est également courant que des particuliers se prêtent de l’argent entre eux. Il s’agit souvent de membres de la même famille. Par exemple, des parents préfèrent financer l’achat d’un véhicule pour leur enfant et celui-ci s’engage à rembourser la somme mensuellement en ne payant pas d’intérêt.
La MBA encourage les Mauriciens à préférer le système bancaire formel. L’Association de protection des emprunteurs abusés (APEA) abonde dans le même sens. « Les banques sont règlementées et leurs contrats vous protègent, en cas de litige, contrairement au système informel où tout est verbal. Pour le prêteur, il y a toujours un risque que l’emprunteur ne rembourse pas. Nous encourageons les Mauriciens à préférer le système bancaire classique. Cela évitera aux emprunteurs d’avoir affaire à des ‘casseurs’ », affirme Michel Hardy, président de l’APEA.
Les 'casseurs' sont des individus sans scrupules, qui prêtent de l’argent aux particuliers sans donner par écrit les conditions de remboursement. « Ils abusent des emprunteurs en leur faisant payer des taux d’intérêt allant jusqu’à 100 % du capital, ou en prenant des cartes de pension de retraités comme garantie. Ils profitent que certains Mauriciens dans le besoin ne puissent souscrire de crédits bancaires pour exploiter leur misère. Avec la législation, le problème diminue mais il en existe encore », indique Michel Hardy.
Quant aux emprunteurs qui font confiance aux banques commerciales, l’APEA leur recommande de bien lire les documents qu’ils signent et de demander conseil auprès de tierces personnes s’ils ne les comprennent pas. L’association recommande également aux personnes qui se portent garantes pour un emprunteur de bien comprendre ce que cela implique.