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Interpol attend un dénouement dans l’appel interjeté par la Mauricienne en Italie pour décider de la marche à suivre concernant son extradition, selon le chef inspecteur Tritrudeo Dawoodharry. L’affaire a été renvoyée au 7 janvier 2016.
Nandanee Soornack avait quitté Maurice le jeudi 11 décembre 2014, soit le jour de la proclamation des résultats des élections législatives tenues la veille. Le tribunal de Port-Louis avait émis, en mars 2015, un mandat d’arrêt contre elle. La femme d’affaires, proche de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam faisait l’objet de deux accusations provisoires de blanchiment d’argent et d’entente délictueuse dans l’affaire Roches-Noires. Arrêtée le jeudi 16 avril à Parme en Italie, elle a fait appel devant la justice italienne de toute tentative de déportation ou d’extradition.
Nandanee Soornack était initialement assignée à résidence. La justice italienne avait imposé plusieurs conditions relatives à son droit de mouvement. De plus, à chaque fois qu’elle recevait des invités, elle devait aviser au préalable les autorités italiennes. Mais ces conditions ont été enlevées pour permettre à Nandanee Soornack de conduire ses enfants à l’école. L’amie de Navin Ramgoolam peut également utiliser son cellulaire et sa connexion Internet.
L’affaire Roches-Noires concerne l’enquête policière sur un vol perpétré au campement de Navin Ramgoolam dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Une déposition avait été faite par Rakesh Gooljaury, le jour du vol. Il avait indiqué qu’il était présent au campement de Navin Ramgoolam à Roches-Noires au moment du vol. Il a, par la suite, changé de version et affirmé que c’est l’ancien Premier ministre qui lui avait dit de « pran sarz ».
L’homme d’affaires avait aussi précisé dans une de ses dépositions que Nandanee Soornack était présente au campement de Navin Ramgoolam le soir du vol. Dans cette affaire, trois autres personnes avaient été arrêtées et font chacune l’objet d’une accusation provisoire d’entente délictueuse devant le tribunal de Mapou. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, l’ex-Deputy Commissioner of Police (DCP) Ravin Sooroojbally et l’ex-adjoint au Commissaire de Police et ancien directeur général du National Security Service (NSS) Dev Jokhoo.
Yahia Nazroo, avocat de Nandanee Soornack à Maurice, avait présenté une motion devant la cour correctionnelle de Port-Louis en avril 2015 pour demander la révocation du mandat d’arrêt émis contre sa cliente. Mais sa motion avait été rejetée par la magistrate Adila Hamuth après l’objection du Directeur des poursuites publiques (DPP). Quant à Me Raj Boodhoo, qui défend Nandanee Soornack en Italie, il a déclaré au Défi Quotidien, mercredi, que la procédure d’appel de sa cliente suit son cours devant la justice italienne. « Je ne peux en dire plus pour le moment », a-t-il dit.