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« Il y a une inclination, surtout de la part de jeunes diplômés, à vouloir s’établir et travailler à l’étranger », observe Khemil Gobin, directeur d’Edge Consulting. Or, ce ne sont pas les opportunités qui manquent. « Dans le tourisme, les Mauriciens sont attirés par les possibilités d’emplois sur les paquebots. D’une part, les rémunérations sont meilleures. De l’autre, travailler sur un paquebot leur permet de découvrir le monde », fait ressortir, pour sa part, Thierry Goder, le directeur d’Alentaris.
Beaucoup de professionnels mauriciens, poursuit-il, prennent également de l’emploi dans plusieurs pays africains où des compétences très spécifiques sont recherchées à plusieurs niveaux, allant des techniciens jusqu’aux responsables de la logistique en passant par des directeurs administratifs et financiers. À savoir qu’annuellement, entre 25 et 30 techniciens et professionnels mauriciens trouvent de l’emploi à l’étranger à travers des demandes d’embauches des clients d’Alentaris.
Quels sont les pays qui recrutent ? « Le Botswana, le Kenya, la Tanzanie, le Soudan, le Mali, le Djibouti ou encore les Émirats arabes unis », indique Thierry Goder. La France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Australie, le Canada, les États-Unis sont également prisés, avance Khemil Gobin.
Si l’outre-mer attire autant les Mauriciens, avance Khemil Gobin, c’est en raison d’une combinaison de plusieurs facteurs. « Le salaire est l’élément qui pèse le plus lourd dans la balance. Un jeune professionnel peut toucher jusqu’à Rs 100 000 par mois », soutient Khemil Gobin. Selon Thierry Goder, les salaires pratiqués dans les pays africains sont de l’ordre de 30 à 50 % plus élevés comparés à Maurice. « Les avantages liés aux postes sont également plus intéressants. À titre d’exemple, au Soudan ou au Mali, le Mauricien a la possibilité d’avoir deux à trois semaines de congé à Maurice après six semaines de travail. Dans d’autres pays, le professionnel est logé, nourri et blanchi », indique Thierry Goder.
« Il y a aussi le fait que les professionnels trouvent plus intéressants de travailler dans un grand pays plutôt qu’à Maurice, car l’apport professionnel y est beaucoup plus enrichissant. D’ailleurs, durant ces vingt-cinq dernières années, il y a une infime partie des lauréats qui retournent travailler à Maurice après leurs études. Leur nombre ne dépasse pas les 10 % », conclut Kadress Pillay ancien ministre et actuellement consultant en gestion organisationnelle.