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Il craint que les personnes qui perçoivent des revenus de Rs 21 000 par mois ne bénéficient pas de cette pension. « Si c’est le cas, comment est-on arrivé à ce chiffre ? » demande-t-il.
Le syndicaliste n’en démord pas. Il martèle que « le ciblage de la pension de vieillesse ne figure pas dans le programme électoral de l’Alliance Lepep ». Au contraire, précise-t-il, ce dernier l’a augmentée, la faisant passer à Rs 5 000, renforçant, dans la foulée, davantage le Welfare State. « Pourquoi le gouvernement dépoussière-t-il un dossier qui avait provoqué sa chute en 2005 ? » s’interroge-t-il. « Il aurait dû tenir un langage de vérité durant la campagne électorale, en disant à l’électorat qu’il ciblerait la pension de vieillesse une fois au pouvoir. »
Avis partagé par Devanand Ramjuttun, négociateur de la General Trade Unions Federation. « Abolir la pension universelle, c’est plonger une frange de la population dans la misère », dit-il. Selon le syndicaliste, « de nombreuses personnes âgées, qui, en apparence, vivent aisément, se fient à leur pension de vieillesse pour acheter des médicaments ou contribuer aux dépenses familiales, alors que l’on compte des chômeurs dans de nombreuses familles ».
Concédant qu’il faut prendre des mesures pour mieux protéger les plus démunis, les deux dirigeants syndicaux estiment qu’il y a d’autres options pour financer la pension universelle. Ils proposent un barème de taxation « gradué » qui taxerait davantage les riches. Ils trouvent injuste que les riches et les pauvres soient assujettis à un même régime de taxation. Ils se disent favorables à la réintroduction de la taxe sur les dividendes.
Autres options
Les syndicalistes sont favorables à une révision de la pension des parlementaires. Ils jugent scandaleux qu’après deux mandats, les élus aient droit à une pension à vie, alors que l’âge de la retraite a été étendu à 65 ans pour le commun des mortels. Devanand Ramjuttun va plus loin : il suggère que les ex-parlementaires – exerçant une profession libérale (avocat, médecin, notaire) – n’aient pas droit à la pension parlementaire.
Pour l’économiste Vishal Rughoobur, le ciblage est un moyen de canaliser les ressources de l’État vers les plus vulnérables de la société. Toutefois, il estime que la population doit être mieux sensibilisée à la question.