Après «Maurice à bas prix » voici maintenant « Maurice à louer »

Un grand tour opérateur anglais qui offrait des séjours dans des hôtels luxueux proposent maintenant des appartements à louer à Maurice

Si les destinations de vacances éloignées, comme Maurice, ont du mal à se vendre, pourquoi ne pas les louer ? C’est le concept qu’un tour opérateur britannique, Hayes and Jarvis, a mis au point pour rendre Maurice accessible à davantage de britanniques. 

Le tour opérateur offre effectivement aux vacanciers anglais la possibilité de louer des appartements à Maurice, et plus particulièrement à Pointe d’Esny, dans le sud-est de l’île. Hayes and Jarvis déclare pouvoir disposer de onze appartements, qui sont des suites de trois chambres à coucher avec une cuisine entièrement équipée. 

Ainsi les touristes auraient le choix entre préparer leurs repas eux-mêmes ou dîner dans un restaurant de leur choix. Cette option baptisée « self-catering » représente une économie substantielle, jusqu’à 28%, a calculé le tour-opérateur. Un séjour de sept jours reviendrait à Rs 44 800 environ (949 livres sterling), soit Rs 17 133 moins cher qu’un hôtel classique. Le prix inclus le coût du billet d’avion entre Londres et Maurice. 

Le tour opérateur estime que cette option devrait représenter une solution de réduction des coûts pour les « cash strapped holidaymakers ». Hayes and Jarvis propose le même type d’arrangement pour d’autres destinations comme Los Angeles, Dubai ou la Barbade.  

Hayes and Jarvis n’est pas un inconnu dans le monde du voyage et du tourisme en Angleterre. La compagnie a déjà été nominée pour un « award » dans la catégorie des tour opérateurs de luxe aux World Travel Awards de 2010. 

La compagnie qui a démarré ses opérations en 1952 fête cette année son 57ème anniversaire. Elle couvre aujourd’hui 55 destinations dans le monde, de l’Océan indien à l’extrême Orient, en passant par l’Afrique, le Moyen Orient, l’Amérique du Nord et les Caraïbes. 

A Maurice, Hayes and Jarvis proposait jusqu’ici des possibilités d’hébergement dans des hôtels classiques pour toutes les bourses, du luxueux Le Touesserok ou One & Only Le Saint Geran aux hôtels de charme comme le Silver Beach Hotel. 

L’option de « self catering » que propose le tour opérateur britannique ne fera certainement pas plaisir aux hôteliers traditionnels de Maurice qui se plaignent déjà depuis quelques années d’une concurrence exacerbée entre hôteliers. Cette compétition coupe-gorge conduit à une politique de rabais qui tire les prix vers le bas. Les marges se réduisent, quand il en reste encore. 

Outre la concurrence entre les hôtels, la concurrence a également attiré  de nouveaux types d’opérateurs spécialisés dans le « low cost » qui offrent des packages « all inclusive » à prix cassés. Ce type d’offre a même valu à Maurice un long reportage dans le magazine télévisé « Capital » qui argumente que le rêve Maurice était maintenant accessible  tous. 
Les difficultés financières que connaissent certains groupes hôteliers qui ont été surpris en pleine phase d’expansion dans cette période de vache maigre, viennent rappeler combien ce secteur est fragile. 

Certains groupes comme Beachcomber n’hésitent pas à dire que l’expansion du nombre de chambres a été plus rapide que la croissance des arrivées touristiques, d’où des difficultés à maintenir des taux d’occupation adéquats. Après «Maurice à bas prix » voici maintenant « Maurice à louer ».