Le directeur général d’Air France pour Maurice et les Seychelles parle sur le secteur aérien, un moteur important de la croissance économique, au cours d’une interview accordée au Matinal. Air France est présente depuis 65 ans à Maurice et a été sans conteste un vrai partenaire du développement économique de Maurice.
Comment Air France perçoit l’année 2011 en rétrospective ?
En 2011, malgré une crise économique mondiale qui a affecté tous les secteurs d’activités et toutes les zones du monde, Maurice s’en est plutôt bien sorti. Si nous regardons les indicateurs économiques, nous notons bien un taux de croissance de l’ordre de 4 %, qui doit faire beaucoup d’envieux en Europe, où la croissance sera de l’ordre de zéro pour cent en 2012.
Quelles sont les valeurs chères à Air France, et comment comptez-vous mieux répondre aux attentes de vos clients ?
Les valeurs d’Air France, en interne, se résument en trois mots : ouvert, engagé et ensemble. C’est cette philosophie qui nous mobilise pour mieux répondre à la demande des clients, notamment en s’appuyant sur les nouvelles technologies. Par exemple, au cours de l’été 2011, nous avons lancé un nouveau service “Air France Connect”, permettant de communiquer directement avec les clients en cas d’irrégularités. Ceux-ci reçoivent automatiquement un courrier email ou un message sms, en cas de retard, de perte de bagages, ou de changement de porte d’embarquement. Quand l’information arrive en temps réel, cela permet aux clients d’agir, de prendre leur disposition, ce qui accroît leur satisfaction. C’est un service exclusif d’Air France.
Pensez-vous que Maurice a un marché assez grand et assez dynamique pour intéresser de grosses compagnies aériennes ?
Oui, je le pense. Nous voyons qu’à Maurice, le service de transport aérien est assuré par plusieurs compagnies aériennes internationales de renom, non seulement Air France et Air Mauritius, mais aussi British Airways et Emirates Airline, entre autres. Cela démontre l’attractivité du pays pour les touristes ou les hommes d’affaires, mais également le dynamisme d’une économie mauricienne très tournée vers l’international.
Qu’en est-il des infrastructures existantes à l’aérogare ? Etes-vous satisfait de l’état d’avancement des trajets ?
Air France bénéficiera grandement pour ses opérations des infrastructures et des services de la nouvelle aérogare en construction, dont l’ouverture est prévue fin 2012 ou début 2013. Les passagers seront accueillis dans des conditions de confort optimal, et seront marqués par une image de modernité de Maurice dès qu’ils y débarqueront.
Avons-nous une capacité de charge adéquate pour accueillir un volume plus important de touristes ?
Air France est une entreprise commerciale qui obéit à la logique du marché où tout est question d’équilibre entre l’offre et la demande. Nous considérons que l’offre aérienne est en adéquation avec la demande actuelle, pour les flux de trafic entre Maurice et l’Europe.
En 2012, s’attend-on à recevoir beaucoup plus de touristes français, Bruno Besnehard ?
Vu le contexte économique difficile, il nous faudra composer avec une grande incertitude quant à la capacité financière des ménages européens à voyager… Mais cela dit, eu égard aux atouts de Maurice, qui restent uniques, nous restons confiants sur les perspectives de trafic. Cette confiance se matérialisera avec la mise en ligne d’un nouvel avion sur la ligne Paris-Maurice en mai 2012, le Boeing 777, un appareil ultra-moderne avec
une capacité de 468 passagers, très efficace sur le plan économique et très confortable pour les passagers.
Air France en bref
Air France dessert Maurice depuis juin 1946 à partir de Madagascar. En octobre 1998, un accord, signé entre Air France et Air Mauritius, permet aux deux compagnies de lancer ensemble le premier vol sans escale entre Paris et Maurice. Actuellement, Air France opère neuf vols hebdomadaires en Boeing 747-400 et jusqu’à 18 vols par semaine, en partenariat avec Air Mauritius au départ de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Bruno Besnehard est diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Marseille, ainsi que de l’Ecole nationale d’aviation civile à Toulouse. Il a 38 ans et a déjà cumulé plusieurs fonctions au siège d’Air France au cours de son parcours professionnel à la direction du programme de vols, à la gestion des lignes d’Asie du Sud-est ou encore au suivi de la performance commerciale des marchés internationaux.