Holi : La Fête des Couleurs Célébrée le 27 Mars

Le ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee, a donné des détails de la célébration lors d’une conférence de presse à Port-Louis dans la semaine.

Plusieurs faits et croyances sont associés à la célébration de Holi. En Inde, rappelle le ministre Choonee, la fête des couleurs est célébrée pour accueillir la nouvelle saison et la moisson. Pour les Indiens, c’est l’heure des réjouissances après de longs mois de dur labeur et tous sont égaux ce jour-là. La fête est célébrée sur deux jours. « On dit aussi que si un dévot croit en dieu, il sera toujours heureux et sous sa protection, sinon, il sera détruit à l’instar de ce qui se passe avec Holika la veille », poursuit l’intervenant.

Pour le leader du Nav Yuvak Dharmic Sangh de Triolet, Prakash Manaroo, c’est le moment tout indiqué pour que chacun s’interroge sur sa personne et se purifie en détruisant la Holika qui est en lui. Le président de la Sanathan Dharma Temples Federation (SDTF), Somduth Dulthumun a, quant à lui, préféré rentrer dans l’explication mythologique de cette fête : la destruction de Holika assise sur le feu en tenant sur ses genoux le fils du roi Hiranyakashyapu, Prahlad, qui avait refusé de voir son père comme un dieu. Selon la mythologie, le frère du roi avait un don qui devait prévenir la destruction de Holika par le feu. C’est à la demande de celui-ci qu’elle s’est exécutée et fut brûlée alors que Prahlad qui invoquait le dieu Vishnu en fut épargné.

Sarita Boodhoo, présidente de la Bhojpuri Speaking Union (BSU), a témoigné du travail effectué par le Sheva Shivir en 1973 pour revaloriser Holi, considérée à un certain moment comme la « fête pagla (nldr : fou) ». Elle indique que Holi est célébrée pendant le mois de Phâlgunotsava. « La fête à cette époque avait une connotation péjorative et les jeunes avaient délaissé le jhal Dolok. Le Sheva Shivir avait alors organisé une grande fête au Champ de Mars à laquelle avait participé le gouverneur sir Seewoosagur Ramgoolam. »

Une troupe indienne à Maurice

Cette année, la célébration Holi devrait donner un avant-goût de ce que le gouvernement, en collaboration avec les associations socioculturelles, souhaite organiser pour l’année prochaine. « Si on est d’accord, l’année prochaine ce sera encore plus grand », a soutenu M. Choonee en soulignant que les festivités bénéficient du soutien de toutes les collectivités locales et du gouvernement indien qui envoie une troupe folklorique de Vrindavan au pays.

Le Braj ki holi, composé de dix membres, se produira les 26 et 27 mars à la municipalité de Vacoas-Phœnix. Cette collectivité accueillera aussi un Holi mela le 27. Le ministre Choonee note que d’autres représentations sont prévues mais le calendrier n’est pas encore arrêté.

Compétition Chawtal et Dhamal

Dès ce week-end, les activités en marge de la célébration se mettent en place. Deux compétitions de Chawtal et Dhamal, ouvertes aux Mauriciens, seront organisées par le Nav Yuvak Dharmic Sangh et la municipalité de Vacoas-Phœnix respectivement à partir du 24 mars. La finale se tiendra le 26. Les éliminatoires à Triolet auront lieu le dimanche 24 entre 19 heures et 21 h 30 et lundi de 19 h 30 à minuit. Pendant la journée, Holika sera installée dans les localités du pays pour être brûlée entre 23 heures et minuit. Et le 27, ce sera la célébration des couleurs.

Choonee : « Ena deza tro boukou konze piblik »

Soulignant que le jour de la célébration de la fête Holi était férié dans le passé, le ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee a lancé en direction du président de la Sanathan Dharma Temples Federation, Somduth Dulthumun : « Monsieur Dulthumun, ou pe tann mwa, zame fer reket pou fer Holi vinn enn conze piblik. » C’était mercredi dernier, lors d’une conférence de presse à son ministère, sur la fête Holi et le Bihar Diwas. Le ministre de la Culture est d’avis qu’il y a déjà trop de jours fériés à Maurice. « Si oule Maurice fer progre, ti kapav diminie inpe. » Sarita Boodhoo, de la Bhojpuri Speaking Union (BSU), devait ajouter que le jour de la célébration de Holi à Trinidad-Tobago ou Surinam est un jour férié. Le ministre Choonee a laissé entendre que la diversité de la population mauricienne ne permet pas d’autres rajouts.

« Que le nouvel an tamoul soit férié ! »

L’association tamoule Thamarai Kourttam demande à ce que le nouvel tamoul soit décrété jour férié à Maurice. Son président, Pajani Pariachy Chinasamy, précise qu’il ne s’agit pas d’une requête pour avoir un deuxième jour férié ; « Les gens de la communauté tamoule qui pratiquent la culture tamoule n’ont pas un jour férié à eux. On ne peut considérer le Cavadee comme la fête des tamoules seulement. C’est la fête de tous ceux qui suivent l’hindouisme, y compris les hindous. C’est l’aspiration de tout un chacun d’avoir un jour pour célébrer son nouvel an », a soutenu M. Chinasamy au Mauricien. Le nouvel an tamoul — année 5115 — sera célébré le 14 avril et l’association Thamarai Kourttam organise une série d’activités, dont un défilé de Port-Louis à Blue-Bay pour marquer cette journée. Des animations auront lieu sur la plage publique de Blue-Bay toute la journée. Un grand concert y est prévu à compter de 15 heures ce jour-là.