Imprévisibles Previsions

La station de météo de Vacoas n’avait pas encore nommé la tempête tropicale qu’un avertissement de cyclone de classe I a été émis. Et il n’aura fallu que deux heures pour que le pays, qui était en alerte II, passe en alerte III. Etait-ce justifié de prendre de telles mesures ? D’autant plus qu’il n’y a pas eu de grosses averses et encore moins de rafales cycloniques.

D’emblée, un ancien cadre de la station météorologique de Vacoas affirme que les protocoles ont été bousculés. Il explique que d’abord pour émettre un avertissement, la tempête doit être nommée alors que dans le cas d’Edilson, ce n’est que 12 heures après le premier avertissement qu’elle a été baptisée.

Concernant les avertissements, ce n’est que douze heures avant de ressentir des conditions cycloniques, soit des rafales de vent de 120 km/h, qu’on  passe en alerte II. Et pour l’avertissement de cyclone de classe III c’est six heures avant. 

Notre interlocuteur explique que la règle principale consiste à regarder la proximité du cyclone, son intensité et sa trajectoire. Il ajoute que dans le cas d’Edilson, la tempête n’était pas bien formée. «C’est peut-être parce qu’elle a pris naissance près de Maurice et à cause de l’épisode du 30 mars, où il y a eu plusieurs morts, qu’ils ont précipité les choses», dit-il.

Un proche de la station de Vacoas confirme que c’est effectivement la proximité de la dépression qui a poussé les météorologistes à agir promptement. «Elle a pris naissance près de Maurice. Les conditions atmosphériques étaient réunies pour qu’elle s’intensifie rapidement en cyclone et qu’elle bouge dans notre direction dans un laps de temps limité», indique-t-il. Et d’ajouter que la station météo nepouvait pas prendre de risque. Il affirme que ce n’est pas la première fois qu’il y a un avertissement de classe III sans avoir de vents violents ou de pluie.