La dernière en date : celle de la Mauritius Marine Conservation Society (MMCS) qui veut créer une zone de conservation marine volontaire à Flic-en-Flac.
Cette zone de gestion communautaire permettra aux habitants de la région de gérer «leur» zone marine, de protéger et de préserver le lagon, indique Olivier Tyack, président de la MMCS. Ce dernier précise que la pêche, ainsi que des activités ayant un impact négatif sur les coraux et sur toute espèce marine ne seront pas permises dans cette zone de conservation. Et les habitants seront sensibilisés pour empêcher toute activité interdite.
«Il y a une demande pour l’aménagement de telles zones, d’où le projet de la gestion communautaire», ajoute Olivier Tyack. Mais, pour l’heure, il s’agit de trouver un financement. C’est ainsi que l’ONG compte approcher la Commission européenne pour un soutien à hauteur de Rs 3 millions.
En fait, le pionnier dans la création de telles zones communautaires est l’ONG Reef Conservation, notamment à Roches-Noires et à AnseLa-Raie. Des projets qu’accueillent favorablement des pêcheurs du coin.
«C’est un peu notre bébé», confie Céline Miternique, Marine Research Project Leader, de la Voluntary Marine Conservation Area. La zone de Roches-Noires étalée sur huit hectares a été le premier projet à voir le jour. C’était en 2008.
«Nous avons eu beaucoup de réunions de travail avec l’association des pêcheurs pour voir quel village est le plus sensible. On s’est arrêté sur RochesNoires. De tels projets marchent mieux si on implique les gens au lieu de s’imposer», explique Céline Miternique.
Quatre ans après, le projet a été répliqué à Anse-La-Raie. Avec la participation des habitants des Cap Malheureux, Calodyne et St François. Pour ce faire, une fois de plus des réunions de sensibilisation ont été menées, surtout auprès des pêcheurs.
Mais quel est l’apport de ces pêcheurs dans l’aménagement de ces zones ? Céline Miternique explique qu’il s’agit surtout d’établir la communication avec eux, à travers une série de réunions. Pour qu’ils comprennent l’enjeu dans la protection des fonds marins.
«On leur demande ce qu’ils pensent. Quelles espèces de poissons ils pêchent ou pêchent moins. Par la suite, nous réalisons un constat du lagon», affirme Céline Miternique. L’ONG Reef Conservation fait ensuite un Community Mapping. Cette carte indique où se trouve les mangroves et les herbiers ou encore si les coraux sont en bonne santé. Ce sont là autant d’informations qui sont circulées aux pêcheurs pour qu’ils comprennent qu’il pourrait s’agir de zones à protéger. «Nous faisons un constat sur le terrain et nous décidons par la suite s’il s’agit de zones potentielles qui doivent être protégées.»
D’autre part, à Cap Malheureux, plusieurs pêcheurs ont suivi une formation de 250 heures de 2012 à 2014, avec différents modules axés sur les coraux, les herbiers ou encore les mangroves.
Dans le cadre de son projet à Anse-La-Raie, Reef Conservation a aussi permis d’allier la protection des fonds marins aux activités nautiques. Cela, avec l’aménagement d’un sentier sousmarin à Anse-La-Raie l’année dernière. Il s’agit d’un Snorkelling Trail sur une distance de 250 mètres, avec 3 m 50 de profondeur et deux bouées fixes pour amarrer des bateaux. Des bornes en ciment placées sous l’eau indiquent les espèces de poissons, les anémones et les coraux durs, entre autres. «Maintenant, il y a une quinzaine de bateaux qui s’arrêtent là», se réjouit Céline Miternique.