Fêtes de Fin d’Année : Quel Impact Economique ?

Représente-t-elle pour autant un manque à gagner conséquent pour l’économie ? Les principaux opérateurs et observateurs économiques donnent leur avis sur l’impact financier.

«L’impact financier se ressent par le retard des activités, les congés payés et les activités pas effectuées», explique l’économiste Pierre Dinan. Pour sa part, l’économiste Éric Ng indique : «Dans certains secteurs, on parle de ralentissement. Qui dit ralentissement dit une croissance moindre, ce qui affecte le chiffre d’affaires des entreprises et il y a moins de profitabilité. C’est normal.»

Raj Makoond, Chief Executive Officer (CEO) de Business Mauritius, renchérit :«Ce ralentissement, on peut le noter au niveau des sous-secteurs, à titre d’exemple le textile.» Il donne aussi l’exemple de la construction.

Cela dit, le ralentissement dans certains secteurs a plus d’implications que dans d’autres. Si ce sont les activités sucrières qui sont touchées, l’économie n’est pas autant influencée que s’il s’agit de la zone franche ou du port.

«Il y a un surcroît d’activité dans le tourisme, la restauration, les commerces et aussi la consommation avec une hausse des prix qui compense.»

Mais surtout, Éric Ng, Raj Makoond et Pierre Dinan s’empressent de préciser qu’en parallèle d’autres secteurs d’activités économiques «ne s’arrêtent pas» selon les termes du dernier. Ils connaissent même un «boost», d’après Éric Ng.

«Il y a un surcroît d’activité dans le tourisme, la restauration, les commerces et aussi la consommation avec une hausse des prix qui compense», souligne Éric Ng. Tous les commerces de distribution font une bonne partie de leur chiffre d’affaires pendant la période de fin d’année.

Le CEO de Business Mauritius soutient même que «pour le tourisme c’est le peak». Du reste, «au niveau de la production ça ne s’arrête pas totalement, l’économie doit se maintenir». En outre, il n’y a pas d’interruption des activités d’exportation ni de celles pour le secteur des technologies de l’information et de la communication.

Par conséquent, Pierre Dinan oppose la période de fin d’année à «des évènements inattendus comme un cyclone ou une inondation où il y a un arrêt important des activités économiques». De ce fait, affirme-t-il, «il est difficile de chiffrer le coût des jours de congé à l’économie».

Les firmes s’organisent

Éric Ng, quant à lui, estime la baisse de la productivité à 25%, avant de rassurer : «C’est normal, c’est comme ça chaque année.» D’ailleurs, dit-il, les entreprises savent qu’il y a environ deux semaines de ralentissement des affaires et elles s’organisent en fonction de cela.

À titre d’exemple, dans le secteur textile, les entreprises préparent leurs commandes en avance, assure Amédée Darga, ex-Chairman d’Enterprise Mauritius. Dans le port, «nous opérons 24/7 avec un système de travail pour les employés bien établi en amont», précise Shekar Suntah, directeur général de la Mauritius Ports Authority.

En définitive, «c’est chaque compagnie qui doit gérer et accorder ses jours de congé dépendant de son chiffre d’affaires», déclare Nikhil Treebhoohun, CEO de Global Finance Mauritus. Il va plus loin. Alors que Pierre Dinan affirme qu’«il y a un coût économique», lui insiste pour que l’on considère aussi l’aspect social. «Il y a un manque à gagner mais il faut voir tous les aspects de la situation.»