Enseignement Supérieur: Des Remous Autour De La Directrice De l’UTM

Arrivée à la tête de l’institution il y a dix mois et décriée par l’University of Technology Mauritius Employees’ Union (UTMEU), cette proche du Mouvement socialiste militant fera ce matin, mardi 7 juin, l’objet d’une question parlementaire.

Le député travailliste Shakeel Mohamed souhaite savoir si la directrice de l’UTM fait l’objet d’une enquête de la commission anticorruption (ICAC). Loin de s’en inquiéter, la principale concernée affiche sa sérénité et montre du doigt «quelques personnes qui privilégient leurs intérêts avant ceux de l’institution».

Le bras de fer entre la nouvelle directrice et le syndicat des employés a débuté sitôt son arrivée à la tête de l’université. L’UTMEU n’a guère apprécié ce qu’il considère être une «nomination politique» et n’a pas manqué de faire part de son mécontentement au Premier ministre dans une lettre en date du 23 juillet 2015.

«We strongly object to the appointment of a new Director General if it is only to reward someone who has been active during the last general and municipal elections», peut-on ainsi lire dans cette missive.

Le syndicat des employés fait comprendre qu’il aurait préféré voir ce poste échoir au professeur Hemant Chittoo, qui avait assuré l’intérim à la tête de l’université pendant près d’un an et demi avant l’arrivée de Sharmila Seetulsingh-Goorah. Depuis, cette dernière et ses opposants croisent régulièrement le fer sur la place publique.

«Image ternie»

Loin de s’apaiser, la situation n’a eu de cesse de se dégrader au sein de l’UTM, comme en atteste une lettre en date du 31 mars, adressée au chef du gouvernement. Dans ce courriel, l’UTMEU, par la voix de son président, dénonce une mauvaise gestion ainsi que la détérioration des conditions de travail des employés.

Pis, dans un autre courriel envoyé au ministère de l’Éducation le 4 mai, ce même syndicat liste une trentaine de doléances visant directement et indirectement la directrice de l’université. Un procédé qualifié d’«acharnement» par des proches de la directrice au sein de l’institution.

Ces accusations, la principale concernée les balaie d’un revers de la main: «Depuis mon arrivée, il y a moins d’un an, j’ai mis un terme à certaines pratiques qui avaient cours sous l’ancien régime. Cela déplaît fortement à certaines personnes qui, depuis, n’ont de cesse de parler à la presse pour tenter de ternir mon image et celle de l’université.» Et d’opposer à ces détracteurs ses réalisations depuis son arrive.

Elle met ainsi en avant la mise en place d’un «anti-corruption committee» où siège un représentant de l’ICAC afin de veiller au bon déroulement des appels d’offres, le recouvrement de quelque Rs 20 millions de dettes et une augmentation de 40 % des inscriptions cette année.

«Contrairement à ce qu’affirment quelques mécontents, l’université évolue dans le bon sens. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il est cependant mal- heureux de voir que ceux qui dénigrent ainsi l’image de l’institution ne se rendent pas compte qu’ils mettent en péril leur gagne-pain», lâche Sharmila Seetulsingh-Goorah qui, au milieu de la tempête, semble prendre la chose avec philosophie.