“Maurice a un Environnement Macroéconomique Stable”

9 years, 11 months ago - May 03, 2014
Maurice a un Environnement Macroéconomique Stable
Le Fonds monétaire international (FMI) vient de valider l’Article IV Consultation Paper pour Maurice. Martin Petri, chef de mission de l’équipe du FMI à Maurice, en fait le point. Propos recueillis par Kooshall Cheekhooree

Un taux de croissance de 3,2 % en termes réels pour Maurice est-il satisfaisant dans le contexte actuel et par rapport aux pays de la région de l’Afrique subsaharienne ?

Il est tout à fait louable que Maurice ait réussi à préserver un environnement macroéconomique stable en 2013, en dépit d’un environnement difficile à l’extérieur. Pour un pays qui n’est pas riche en ressources et avec pratiquement pas de croissance de sa population, un taux de croissance du PIB de 3,2% est très respectable, comparativement à l’Afrique subsaharienne où le taux de croissance a été de 4,8%, alors qu’elle connaît une forte croissance démographique. Pour améliorer le potentiel économique de Maurice, nous avons préconisé des réformes structurelles profondes au cours des années à venir, visant à améliorer la productivité et la compétitivité extérieure du pays. Ces réformes peuvent à terme aider Maurice à réduire les déséquilibres potentiels de l’économie mauricienne, et accroître son potentiel économique.

Le déficit du compte courant a augmenté à 10% en 2013. Quelles sont les mesures économiques qu’on pourrait utiliser pour redresser cette situation ? L’écart entre l’investissement et l’épargne qui grandit nous rend-il plus vulnérable à des fuites de capitaux sur le court terme ?

Le déficit externe du compte courant doit être résolu en augmentant l’épargne nationale et en mettant en œuvre des réformes structurelles qui pourront développer la compétitivité de Maurice. La consolidation fiscale et l’accroissement de l’épargne privée par des politiques de réformes du système des pensions et des incitations à l’épargne, sont nécessaires pour améliorer l’équilibre entre l’épargne et les investissements. Les efforts pour améliorer la compétitivité sont aussi très importants, tels que les investissements dans les infrastructures pour lutter contre les goulots d’étranglement et dans le capital humain pour réduire les déséquilibres des talents ainsi que des politiques salariales qui alignent la hausse de la productivité à la hausse des salaires réels.

Le déficit courant de la balance des paiements est financé principalement par des investissements à longs termes et qui sont “equity-based”. De ce fait, nous ne nous attendons pas à des sorties considérables de capitaux dans le court terme, même s’il est difficile de le prédire. A ce jour, Maurice n’a pas été très affecté par les variations des flux de capitaux liées au changement de la politique monétaire dans les pays développés. Dans le cas des flux de capitaux qui se contractent ou des fuites de capitaux à courts termes, on s’attendrait à ce que le mécanisme de taux de change flexible tempère cet ajustement.

La Banque de Maurice s’est récemment embarquée dans un programme de reconstitution des réserves pour augmenter la couverture des importations à environ six mois. L’Article IV du Consultation Paper évalue notre coefficient de couverture à 4,5, mais ce ratio est en train de progresser et a atteint 5,3% à la fin de décembre l’an dernier. Est-ce une bonne nouvelle pour notre économie ?

Nous avons calculé le coefficient de couverture des importations en nous basant sur les importations des biens et services de l’année suivante, alors que la Banque de Maurice calcule le même coefficient en se basant sur les chiffres des importations de l’année en cours. Ce qui explique les différences entre nos deux mesures. Le niveau de la couverture des réserves satisfait globalement notre critère établi par l’indicateur composite du FMI. Toutefois, étant donné la prévalence d’un système financier large à Maurice et l’exposition à des risques de catastrophes naturelles, il serait peut-être une bonne idée de continuer à accroître ses réserves, comme le souligne le programme de reconstitution des devises de la Banque de Maurice, et d’atteindre le barême élevé de l’indicateur composite du FMI.

Est-ce que le rapport souligne les étapes que Maurice doit prendre pour devenir une économie à hauts revenus ? Et, croyez-vous que le pouvoir d’achat a augmenté à Maurice ?

Selon nos projections sur la croissance économique de Maurice, le pays pourrait devenir une économie à revenus élevés, comme vous dites, dans dix ans, mais cela pourrait être moins dans la mesure où les réformes importantes sont mises en œuvre. D’ailleurs, en se basant sur l’expérience de Maurice dans le passé, nous pensons qu’il faut rehausser la productivité totale à Maurice ( Ndlr : le concept de productivité totale, ou total factor productivity, attribue la hausse de la productivité à des facteurs autres que le capital et le travail, par exemple des déterminants technologiques ou le capital humain). On peut y parvenir en boostant les investissements dans le capital humain et le capital physique. Cela est très important parce que la croissance démographique, et par extension celle du facteur travail, est très limitée à Maurice. De plus, des réformes structurelles sont cruciales pour favoriser le développement d’un environnement économique approprié. Le pouvoir d’achat s’est considérablement amélioré durant les  dix dernières années, comme l’indique la mesure du PIB par tête d’habitant. Mais, la hausse du pouvoir d’achat a ralenti depuis la crise financière globale de 2008/09.

L’Article IV Consultation Paper sur Maurice fait-il mention du Light Railway Transport System ? Quels sont les avantages de moderniser notre système de transport ?

Notre rapport ne fait aucune mention du Light Railway Transit System, et nous n’avons aucune expertise dans ce domaine. Néanmoins, étant donné la forte somme des investissements que requiert ce projet, et les ressources budgétaires limitées, Maurice doit s’assurer que ce projet atteigne ses objectifs de la manière la moins coûteuse. Le projet Light Railway Transit est un projet subventionné et entraînera d’importants passifs fiscaux contingents. Donc, nous pensons qu’une évaluation rigoureuse de tous les variantes du projet est nécessaire, par exemple si le système de péage en faisant appel au GPS parvient à atteindre les mêmes objectifs plus efficacement en termes de coûts, et respectant les normes environnementales. Autant que nous sachions, cette analyse des variantes du projet n’a pas été faite, et nous ne sommes pas au courant de cela car ce n’est pas notre domaine d’expertise.

 

Text by Le Matinal

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