Commerce International: la Russie Dégustera du Poisson Mauricien

La visite du vice-ministre russe se situe dans le contexte d’un policy review, cadre diplomatique conventionnel dans lequel s’articule la coopération entre Maurice et la Russie. Tout est mis en oeuvre pour qu’un General Framework of Cooperation soit signé durant son séjour. «Nous travaillons sur ce dossier avec la contribution d’Indira Sidaya, ambassadrice de Maurice à Moscou», affirme Daroomalingum Mauree, directeur de la Pêche au ministère éponyme. Notre interlocuteur explique que le document a déjà été soumis au parquet. Il sera ensuite soumis au Conseil des ministres pour être avalisé. «La coopération envisagée brasse un ensemble de domaines et de secteurs comme la formation, la recherche et la pêche», précise-t-il.

Les représentants de l’autorité russe dans les domaines sanitaire et phytosanitaire (relatif à la santé des plantes, NdlR) feront, semble-t-il, partie de la délégation de Michael Bogdanov. Avec leurs homologues mauriciens, ils chercheront à harmoniser les règles sanitaires et phytosanitaires entre Maurice et la Russie.

Si un accord est trouvé, les produits de l’industrie de la pêche locale en bénéficieront. Ils pourront entrer sans problème sur les marchés de la Russie et, par extension, de la Biélorussie et du Kazakhstan pour y être écoulés.

C’est une perspective qui réjouit Nicholas Von-Mally, ministre de la Pêche. «Une percée sur les marchés russe, biélorusse et kazakh accentuera la visibilité et le rayonnement de notre industrie.» Il estime que forte d’un tel atout, Maurice pourra envisager de permettre aux pays africains d’en tirer profit.

Probable signature d’un accord autour de la pêche

Tout comme Daroomalingum Mauree, Nicholas Von-Mally a salué la contribution d’Indira Sidaya au réchauffement des relations avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan. Trois autres facteurs devraient contribuer à renforcer la présence de l’industrie mauricienne de la pêche dans ces trois pays. D’abord, il est fort probable qu’un protocole d’entente soit signé entre la Federal Agency for Fisheries russe et le ministère mauricien de la Pêche par le truchement de l’ambassadrice. Un des objectifs de ce protocole d’entente vise à développer la coopération dans les domaines de la conservation et de l’utilisation contrôlée des ressources marines vivantes.

Il se pourrait aussi que des bateaux russes se servent de Port-Louis comme port de déchargement et d’expédition via leurs représentants locaux. Ce sont des navires engagés dans la pêche de poissons non migratoires des grandes profondeurs du sud de l’océan Indien dont les Russes sont friands. Si cet accord se concrétise, au lieu de passer par l’Australie, les produits des bateaux russes seront acheminés vers Maurice avant d’être expédiés en Russie.

Enfin, Maurice fait le forcing pour que le secrétariat du Southern Indian Ocean Fisheries Agreement soit installé ici. Cet accord résulte de la volonté des pays du bassin de l’océan Indien d’assurer la protection des poissons non migratoires qui évoluent dans les profondeurs. Si cette démarche aboutit, Maurice sera une destination incontournable de la région pour le marché de ces poissons.