Accord SIC-Yihai: USD 3 M Transférés Sur Un Compte A Hong-Kong ?

Est-ce que les fonds de 3 millions de dollars ont été déposés sur un compte à Hong-Kong ? Ce sont quelques-unes des questions supplémentaires adressées au Premier ministre (PM) sir Anerood Jugnauth (SAJ) par le leader de l’opposition Paul Bérenger lors de la Private Notice Question (PNQ), mardi.

Le chef du gouvernement a concédé qu’il a entendu des rumeurs à ce sujet. «C’est pour cette raison que j’ai demandé à la commission anticorruption d’enquêter», a-t-il répondu. L’opposition a même avancé que quelqu’un s’était rendu à Singapour pour cette affaire.

Saisissant la balle au bond, Shakeel Mohamed a demandé au PM de référer l’affaire à la Financial Investigation Unit (FIU) et au Central Criminal Investigation Department (CCID). «Il y a une enquête de la FIU et ce n’est pas nécessaire pour le CCID», a répliqué le chef du gouvernement. Cependant, personne n’a mentionné sur quel compte bancaire l’argent aurait atterri.

SAJ a rappelé que c’est la directrice générale par intérim et le président de la SIC, Banoomatee Veerasamy et Ayub Nakhuda respectivement, qui ont négocié avec le groupe chinois. C’est le board qui a décidé que la SIC allait être l’actionnaire minoritaire, a indiqué le PM. Paul Bérenger a voulu connaître la position du ministère quand le board a pris cette décision. Le chef du gouvernement lui a dit d’aller le demander à l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo.

Liens entre les enquêtes de l’ICAC ?

Le leader de l’opposition a aussi demandé pour quelle raison Banoomatee Veerasamy, la soeur de Vishnu Lutchmeenaraidoo, agit toujours comme directrice générale par intérim et pourquoi il n’y a pas un Chief Executive Officer à plein temps. Paul Bérenger a également souhaité savoir s’il y a un lien entre les enquêtes de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) autour de l’emprunt de 1,1 million d’euros de Vishnu Lutchmeenaraidoo et l’accord SIC-Yihai. Sir Anerood Jugnauth a précisé que «l’affaire a été référée à l’ICAC pour une enquête générale.»

Par ailleurs, lors de la PNQ, le PM a laissé comprendre que le fait que la SIC soit l’actionnaire minoritaire, avec 30 % d’actions, et que le groupe chinois Yihai International Group ait 70 % d’actions l’enchante peu. La part d’actions des Chinois sera sous forme de matériaux, de construction de bâtiments et d’argent, à hauteur de Rs 1,2 milliard. «Je me suis posé des questions en préparant la réponse à la PNQ. Il faut s’assurer que les matériaux ne soient pas surévalués par les Chinois», a-t-il répondu à Paul Bérenger.

Nouvelle évaluation

Quant aux 30 % de la SIC, cela représente le coût du terrain estimé à Rs 486 millions. Or, le leader de l’opposition, jugeant que cette propriété est un patrimoine national et qu’il est très probable que le terrain a été fortement sous-évalué, a réclamé une nouvelle évaluation. «Je ne sais pas pourquoi une nouvelle évaluation n’a pas été faite… Si cela s’avère nécessaire, il y aura une nouvelle évaluation», a soutenu le PM.

SAJ a souligné que le projet a été suspendu, mais Paul Bérenger s’est alors demandé pour quelle raison il n’a pas été abandonné. «Le contrat est peut-être binding», a expliqué le PM. Mais devant l’insistance de Paul Bérenger, qui a rappelé que le contrat de Betamax était aussi «binding», mais qu’il a tout de même été résilié, le chef du gouvernement a alors dit qu’une décision sera prise à la lumière de l’enquête de l’ICAC.