«Letan mo fini bwar mo cafe noir, mo pou met enn ti lord en ler en ler ek ver dizer mo pou coumans bwar enn ti la bier.» Roselyne Couronne, femme au foyer de 55 ans, habitant Isidore-Rose, à Flacq, arrosera «comme il se doit» lerwa bwar ce dimanche, qui clôturera les festivités du Nouvel an.
Mère de trois enfants, Roselyne Couronne raconte qu’elle profitera de chaque instant pour fêter dignement, avant la grande reprise, cette tradition. Tradition qu’elle retient de ses gran dimoun et qui est célébrée le même jour que l’Épiphanie – l’arrivée des Rois mages au chevet du Christ.
Durant cette journée, ajoute-t-elle, «mo pou poze mo pou rebwar ziska 19 h 30». Le tout accompagné d’un bon salmis de poulet, d’un chutney de pomme de terre, d’un chutney de pomme d’amour, d’une salade verte et de baget so. «Si le temps est clément, nous terminerons la journée de lerwa bwar à la plage», dit-elle.
À Fond-du-Sac, toute la famille Jogeeah sera également de la fête ce dimanche. Histoire de bien finir lane. Beemah Jogeeah, 64 ans, employée dans la restauration, raconte que lerwa bwar est, pour sa famille, l’occasion de vider toutes les bouteilles achetées pour les festivités.
Cependant, comme le rappelle Roselyne Couronne, cette tradition se perd aujourd’hui. De moins en moins de jeunes l’adoptent, préférant d’autres activités, comme les sorties en boîte de nuit, à la plage ou au bowling. À l’instar de Yannick Gérie, 28 ans, chanteur de profession, qui déclare qu’il n’a pas l’intention de se saouler la veille de la rentrée: «Comme je ne suis pas trop boîte de nuit non plus, ce sera probablement une sortie entre amis en pleine nature», dit-il.