. Les conclusions de cette enquête ne jouent pas en faveur de l’homme d’affaires de Pointe-aux-Piments. Il existe, selon le ministre Mahen Seeruttun, de «sérieuses infractions aux conditions du bail». Ce qui serait, selon lui, amplement suffisant pour que l’État reprenne le droit de gestion de cette île.
«Au niveau du ministère, nous avons déjà complété les procédures en vue de résilier le bail sur l’îlot Gabriel. Un dossier a été soumis au State Law Office et nous attendons des démarches légales», affirme le ministre de l’Agro-industrie.
En effet, selon les informations qui transpirent déjà, la plus grosse faille de l’homme d’affaires concernerait le manque d’entretien de l’îlot Gabriel. «Il y a eu breach of contract, et c’est suffisant pour résilier le contrat. Mais nous voulons faire les choses correctement en suivant les procédures légales», rajoute le ministre.
Il nous revient qu’une des conditions du bail exige de s’assurer de la conservation et la protection des espèces rares qui se trouvent encore sur l’île. «Cette partie a été complètement négligée», nous affirme une source du ministère. C’est un inventaire mené par l’inspectorat du ministère qui a permis de faire état de ce manquement.
Mais la résiliation du contrat ne serait pas une surprise pour le principal concerné. Dans l’entourage de Jayraj Woochit, on s’attendait bien à ce que le contrat de gestion de l’îlot Gabriel soit repris par le nouveau gouvernement. Surtout après que la Tourism Authority a décidé en janvier de ne pas renouveler son permis d’opération de jet-skis.
Dans une déclaration à l’express, le 27 janvier, Jayraj Woochit, avait affirmé que ce ne serait pas étonnant que son bail sur l’îlot Gabriel soit également résilié. «Malgré tous les efforts que j’ai faits pour entretenir l’île, cela ne m’étonnerait pas que le nouveau gouvernement me prenne le bail de l’îlot Gabriel. Les visiteurs traitent cette île comme un dépotoir. J’ai retiré des camions d’ordures», se justifiait-il.
Cela fait sept ans que Jayraj Woochit détient le bail pour la gestion de l’îlot Gabriel. L’an dernier, le bail a été renouvelé pour sept autres années. Et c’est aussi l’an dernier qu’il a changé les procédures d’accès à l’îlot en imposant un accès payant au site. Le tarif proposé était de Rs 600. L’entretien de l’île était justement un des critères qui, selon lui, justifiait l’imposition d’un tarif.
La question du bail de Jayraj Woochit fait suite au cas du restaurant du pandit Sungkur, à Trou-aux-Biches, et à celui de l’hôtel Tarisa, à Mon-Choisy. Tandis que le pandit semble résolu à en découdre avec le gouvernement, l’établissement l’hôtelier ne s’est toujours pas retiré de la route fermée sous l’ancien régime.