Académie Policière: Entre Attentes et Scepticisme

Toutefois, la création d’une telle institution a déjà été annoncée plusieurs fois dans de précédents budgets sans qu’elle ne devienne réalité. Aussi, si un bon nombre de policiers accueillent favorablement cette mesure, d’autres restent quand même sceptiques.

Le chef inspecteur Hector Tuyau qui avait milité pour un syndicat des policiers se montre plutôt positif face à cette annonce. D’après lui, cette institution sera d’une grande aide pour les policiers. D’autant que cette académie fera office d’«université professionnelle» pour ses collègues.

Quant à la concrétisation de ce projet ambitieux, il n’a aucun doute. «Ils tiendront parole», affirme le chef inspecteur.

Un meilleur service

De son côté, Jaylall Boojhawon, membre de la fédération policière, estime qu’il ne peut qu’accueillir cette mesure favorablement. Il confie à l’express qu’il a d’ailleurs récemment envoyé une lettre au gouvernement pour demander la création d’une telle académie. Selon lui, cette initiative permettra aux policiers de bénéficier d’une formation plus poussée, professionnelle et régulière dans tous les domaines. La population en sortira gagnante, car les officiers seront plus efficaces et seront plus à même de donner un meilleur service.

Julien (nom fictif) qui compte 26 ans de carrière dans la force policière, est moins positif. Une académie policière ne «changera rien», dit-il. Selon lui, cette mesure risque de créer une division entre la nouvelle génération policière et la vieille. Car seuls les jeunes iront à l’académie, et les plus âgés pourraient vite se retrouver sur la touche.

«Sur 700 personnes inscrites à l’académie, seule une poignée d’entre elles en sortiront avec une notion de la façon de servir le public», indique le policier. Il affiche aussi ses doutes face à la faisabilité d’un tel projet. Julien est d’avis que l’académie verra le jour «à deux semaines des élections prochaines… car ils savent que ce sont les policiers qui votent le plus».

Il faudra beaucoup d’investissements

Raj (nom fictif) partage le même avis. Tant de gouvernements ont promis la même chose dans le passé, fait-il ressortir,«quelle garantie avons-nous qu’ils iront jusqu’au bout cette fois-ci ? ». D’autant qu’une académie requiert beaucoup d’investissements. «Il faudra un champ de tir, une gym et tout ce qu’il faut pour l’entraînement», note-t-il.

Il concède cependant que cette mesure pourrait améliorer l’image de la police auprès du public.