Suivant son arrestation, des documents ont été saisis dans les bureaux de l’entreprise. Et, dans la foulée, la Financial Services Commission (FSC) a suspendu sa licence.
Le Britannique James Mulvey était recherché depuis 2007. Cela, suivant une saisie de 20 kilos d’héroïne et de 360 kg de cannabis. Les officiers de la NCA ont collaboré avec le service lithuanien d’investigation sur les crimes financiers lors de cette arrestation. Des gilets pare-balles, des armes et des munitions ont été trouvés.
L’homme est également suspecté d’être à la tête d’un réseau criminel de blanchiment d’argent. Et c’est sous ce chef d’accusation que ses liens avec une entreprise mauricienne entrent en jeu. La Black River Trust Company Ltd, sise à Rivière-Noire, est une entreprise de global business qui gère entre 150 et 200 clients. Et il semblerait que James Mulvey figure parmi ses clients.
Mardi, des agents de la NCA, des officiers de la Criminal Investigation Division et des représentants de la Financial Intelligence Unit (FIU) ont participé à une opération dans les locaux de la Black River Trust Company Ltd. Des documents et des ordinateurs ont été saisis et emmenés à l’IT Unit, aux Casernes centrales, pour être examinés. Ceux-ci pouvant contenir des informations sur des opérations de blanchiment d’argent.
La suspension de la FSC contestée
Suite à cela, la licence de l’entreprise a été suspendue. Contacté par l’express, Penny Hack, l’un des directeurs de la Black River Trust Company Ltd, qualifie la décision de la FSC d’«injuste». «Tout se passait bien jusqu’à cette suspension. Nous avons collaboré et fourni tous les documents que l’on nous demandait. Cette suspension n’est pas correcte et nous allons la contester», prévient-il.
Penny Hack nie toute implication de sa compagnie dans cette affaire. «Nos clients sont soumis à une double vérification : la nôtre et celle de la FSC. Nos clients ne peuvent pas ne pas être corrects.» Tout en émettant une réserve : «Nous sommes responsables de ce que font nos clients à Maurice, mais pas de leurs agissements à l’étranger.»
À noter que les autorités mauriciennes ont également gelé les comptes bancaires de 17 sociétés mauriciennes potentiellement liées au réseau criminel. La FSC, la FIU, la Banque de Maurice et la force policière collaborent avec les autorités britanniques dans cette enquête.
Adam Warnock, le NCA Operations Manager, se félicite : «The NCA’s international partnerships mean we can extend the UK’s reach overseas to combat criminal networks and the serious financial crime which props them up.»
Du côté de la FSC, une source autorisée affirme qu’une enquête sera initiée pour savoir si les procédures ont été respectées dans l’octroi du permis. Celui-ci, précise-t-il, a été émis le 12 octobre 2006, sous le gouvernement de Navin Ramgoolam.