Fini les craquelures dans les murs, plafonds et parois des bâtiments après le crépissage. La compagnie Holcim (Mauritius) Ltd, a décidé d´investir la bagatelle de Rs 1,6 milliard (4 millions d´euros) pour la production d´un nouveau type de ciment qui sera vendu sur le marché dans neuf mois environ.
La particularité de ce nouveau type de ciment est qu´il sèche moins vite et permet aux maçons d´effectuer un crépissage dans les meilleures conditions. Autre avantage : il sera plus écologique.
Pour ce faire, Holcim se propose de mélanger du ciment avec les cendres émanant de la brûlerie de la canne à sucre. Les négociations avec le Groupe Omnicane ont abouti pour mener à bien ce projet. Celui-ci sera le principal fournisseur des cendres. Interrogé par Le Matinal, le directeur général de Holcim, Alexandre Jeker, a déclaré que la production de ce nouveau type de ciment nécessitera l´extension de ses infrastructures dans la région portuaire.
Ce projet nécessitera la construction de nouveaux silos pour le stockage du ciment et la mécanisation accrue pour la manutention de ce nouveau type de produits. La fabrication du ciment spécial pour le marché local va permettre à l´entreprise d´amortir son coût de production.
Plus tard, ce sont les consommateurs qui peuvent en bénéficier en termes d´ajustement de prix.
Pour l´heure, la libéralisation de l´importation du ciment ne va pas permettre de baisser, dans l´immédiat, le prix de la pochette de ciment vendu par Holcim. Alexandre Jeker explique que le prix du ciment sur le marché mondial est en hausse et que, de plus, le contrat de commandes placées auprès de son principal fournisseur est d´une durée de douze mois.
"C´est pourquoi, Holcim a pris l´engagement auprès des autorités concernées de maintenir le même prix pour la vente de la pochette de ciment jusqu´à la fin de l´année. C´est un genre de hedging que nous avons effectué", a déclaré le directeur général. Il ajoute aussi qu´il n´y aura pas de changement dans le prix de vente du ciment en vrac dans l´immédiat.
Alexandre Jeker réfute aussi toute allégation selon laquelle, en attendant l´arrivée des nouveaux opérateurs, cette situation risque d´engendrer un cartel avec le retrait de la State Trading Corporation (STC) du marché d´importation du ciment. Le marché est désormais occupé par Holcim et La Farge. La STC a fait savoir cependant qu´elle agira en chien de garde si la situation se corse.
De son côté, la Competition Commission of Mauritius (CCM) s´intéresse de près à la libération du marché du ciment. Dans une déclaration au Matinal, mercredi, Sean F. Ennis, directeur exécutif de la CCM, a fait savoir que les retombées de la libération du prix du ciment ne sont pas pour sitôt.
"Les résultats d´une libéralisation ne sont pas immédiats. Du coup, ce n´est pas forcément dans les deux semaines après une libéralisation que les prix du ciment vont changer. Pendant les mois à venir, la CCM aura un œil particulièrement fixé sur le marché du ciment. S´il y a des preuves de cartel ou d´abus de pouvoir de marché, nous allons réagir vivement et dans les paramètres de la loi", a-t-il déclaré. Avant le premier juillet, le prix de la pochette de ciment avait été fixé en collaboration avec la STC. "Les changements au niveau des prix ne sont donc pas pour l´immédiat", a-t-il conclu.