Échaufaudage : Le ministère du Travail note un non-respect des normes de sécurité

12 years, 6 months ago - October 20, 2011
Effondrement d’un échafaudage
Deux ans après l'effondrement d'un échafaudage au bâtiment Nexteracom, à Ebène, un accident quasi-similaire s'est produit, mercredi, sur le chantier de construction du bâtiment Bramer House, dont les travaux sont supervisés par la firme Ireko Construction Ltd.

Les premiers éléments de l'enquête indiquent que les crampons des pylônes en métal ont été mal serrés et les vents qui soufflaient dans la région ont fait que l'échafaudage s'est retrouvé fragilisé et une partie s'est désintégrée.

Sur une trentaine d'employés qui se trouvaient sur l'échafaudage, 20 ont été blessés alors que l'état de santé de deux autres ouvriers est jugé préoccupant. D'ailleurs, ils ont subi des interventions chirurgicales à l'hôpital privé Apollo Bramwell.

Robin Damonsing, ingénieur de l'Occupational Health and Safety attaché au ministère de Travail, déclare qu'à première vue l'échafaudage de la firme Ireko Construction Ltd, sur le chantier de Bramer House, s'est effondré sous son poids. "Ine atas feray ene de plas et nou pran not osi ki ésafodaz là ine kolaps vertikalman et non pa orizontalman." Pour l'ingénieur, cela découle d'un acte de négligence.

Plusieurs témoins ont affirmé avoir entendu un bruit assourdissant et dans une fraction de seconde, une trentaine d’ouvriers qui étaient sur l’échafaudage ont chuté lourdement. Quelques-uns qui étaient agrippés avec leur ceinture de sécurité fixée au mur, s’en sont sortis saufs. Et les plus chanceux ont trouvé refuge à l’intérieur du bâtiment Orange, grâce à ses cages d’escaliers en attendant l’arrivée des secours.

Très vite, la police, les pompiers et les urgentistes du SAMU ont été alertés, alors que les employés d’Ireko, aussi bien que ceux travaillant dans les alentours se sont rués sur le lieu de l’accident pour apporter les premiers aides aux blessés. Beaucoup d’entre eux ont été atteints à la tête, à l’abdomen et saignant abondamment aux différentes parties du corps. Tandis que d’autres étaient seulement abasourdis après la chute.

A l’arrivée des pompiers spécialisés dans les opérations de sauvetage, ils ont vite établi un plan de travail et priorité était accordée à ceux suspendus au bâtiment. Entre-temps, les blessés par terre étaient pris en charge par les médecins de la clinique Apollo Bramwell et les cas les plus urgents étaient transférés au centre médical.

Pour éviter que la situation ne se corse, la police a cordonné les débris, et les éléments de la Special Mobile Force (SMF) avec l’aide des chiens renifleurs ont commencé à déblayer les débris en vue de retrouver les blessés coincés sous les amas de ferraille. Aucun individu n’était autorisé à s’approcher de l’échafaudage sauf  la police et les pompiers, par mesure de précaution vu que la partie restante de la structure pouvait s’écrouler à tout moment.

Deux heures après l’accident, la police a eu confirmation qu’aucun blessé n’était sous les décombres et elle a laissé place aux Scene Of Crime Officers (SOCO) pour effectuer les prélèvements nécessaires. La firme Ireko déploiera la grosse artillerie pour déblayer les amas de ferrailles dans les jours à venir.

Par ailleurs, le ministre du Travail, Shakeel Mohamed et Abu Kasenally, ministre du Logement et des terres, se sont rendus sur les lieux pour un constat de la situation, accompagné par les inspecteurs du travail. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cet accident. Le contracteur et ses sous-traitants seront appelés à donner leurs versions des faits. Environ 200 ouvriers travaillaient sur le site au moment de l’accident.

Un mort au bâtiment Nexteracom en 2009

Un accident similaire s’est produit en septembre 2009 au bâtiment Nexteracom et avait fait une victime, Jean Marc Lamarque.  L’échafaudage depuis le 8e étage s’était effondré et il avait emporté dans sa chute une dizaine d’ouvriers, qui étaient restés prisonniers des décombres.  Il aura fallu plus de cinq heures pour transporter tous les blessés à l’hôpital et Jean Marc Lamarque devait rendre l’âme un mois plus tard. A l’époque, les autorités étaient montées au créneau pour décrier un manque de logistique et de sécurité pour ceux qui travaillent sur les chantiers. Mais l’accident semble avoir été mis aux oubliettes jusqu’à ce nouveau cas, mercredi.

Ireko ouvrira une enquête

La direction de la société de construction Ireko, par l’entremise de son responsable de communication, Javed Bholah, a déclaré que la société a pris connaissance de l’accident sur un de ses chantiers à Ebène et “une enquête sera initiée”. Plusieurs employés et ceux de ses sous-traitants qui travaillaient sur le chantier ou qui se trouvaient à proximité de l’installation ont été blessés. Ces derniers ont reçu les premiers soins sur le chantier avant d’être transférés d’urgence à l’hôpital Apollo Bramwell et certains à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, Port-Louis. La police, la SMF, les pompiers et l’équipe d’Ireko s’affairent à dégager les structures. La firme précise que l’accident a fait 24 blessés dont 3 cas sont jugés très sérieux (à 13h15).

Important déploiement des secours

À la mi-journée mercredi, d’importants effectifs spécialisés, de la Special Mobile Force (SMF), du Groupement Intervention de la Police Mauricienne (GIPM), de l’escadron de génie, des sapeurs-pompiers et des éléments du SAMU, encadrés de chiens renifleurs étaient déployés sur le chantier en vue de poursuivre les recherches pour retrouver d’autres ouvriers susceptibles d’être coincés sous les décombres.

Vers 12h30, l’officier Ayacouty des Divisional Fire Services a déclaré “…p confirme pena oken dimoun dan debris…”

Shakeel Mohamed : “C’est un accident qui aurait pu être évité”

“Ce enn lasidan ki ti capav clereman evite.. » C’est ce qu’a déclaré le ministre du Travail Shakeel Mohamed, après avoir fait un constat de la situation avec ses officiers en début d’après-midi. Il a dénoncé la façon d’opérer de certaines sociétés qu’il qualifie d’inacceptable. Pour lui, cet accident est le résultat du non respect de la loi et de certains règlements. Selon le ministre, une compagnie de construction doit prendre en considération la responsabilité des travailleurs, tout en assurant leur sécurité.

Concernant les poursuites, le ministre a assuré que ceux qui ont failli à la loi devront en subir les conséquences. Il s’attend également à ce que la justice punisse ceux qui vont à l’encontre de la loi. Le ministre a dit qu’une grande compagnie de construction se trouvera bientôt dans de mauvais draps. Il a ajouté que certaines personnes ne pensent qu’à faire des profits.

Abu Kasenally : “Les blessés pris en charge par le personnel d’Apollo Bramwell”

Abu Kasenally, ministre suppléant de la Santé, dit avoir fait un constat des blessés à la clinique Apollo Bramwell peu avant 13 heures. Il a avancé que 19 personnes se sont fait soigner dans cette institution hospitalière. Environ 80 membres du personnel étaient mis à leur disposition.

Des témoins racontent…  

Ramesh, un marchand de rotis, dit qu’il servait des clients quand une dame, qui cherchait le bâtiment de Lottotech lui a dit: “marsan guet sa, lao, sa pe graine”. Il a alors vu des personnes accrochées au bâtiment. “Mo pane fer narien, mo ti pe guet zot. Ti ena ban dimoune kine risse zot endans par ene lafenet”.

Selon un des employés, le peintre Walter Bones, il se trouvait sur l’échafaudage avant que celle-ci ne dégringole. Il dit s’être sauvé de justesse avant qu’elle ne s’effondre. Il dit “mone rev sa yer swar, mo ti lor sa esafodaz la kan line tombe. Mone per et azordi mo pane rode travay. Couma mone desan mone truv sa graine devan mwa. Ene tas dimoune ine blesse. Bondie gran, li ti fer mwa truv sa.”

Un autre employé d’un autre site de construction s’est rendu sur les lieux en raison de cet accident et déclare que c’est un cas d’irresponsabilité. “Zot pane met béton zot ine nek poz sa lor la ter, ek pe truve mem zot ine atas sa esafodaz la avek feray kar, couma ou le li pas tombe avek tou sa poids la ?” Cet employé pointe du doigt la façon de faire des officiers de Health and Safety. 

Text by Le Matinal

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