L’UCL a présenté mercredi soir 27 février à Londres, ses travaux de recherches sur les Legacies of British Slave-ownership, les héritages des propriétaires d’esclaves. Les résultats de ces travaux encyclopédiques ont été publiés sur son site http://www.ucl.ac.uk/lbs/.
Ses recherches retracent les bénéficiaires des indemnisations avec l’objectif de savoir ce qu’ils ont fait de cet argent. A Maurice, sur le site, on peut découvrir 7318 propriétaires d’esclaves qui avaient fait une demande de compensation.
«Cependant, ces derniers n’ont pas tous étaient de grands propriétaires d’esclaves. Il y avait 118 grands propriétaires» nous a déclaré l’historienne Vijaya Teelock, dont les travaux ont été consultés par les chercheurs britanniques.
«Nous savons qui ont bénéficié de ces compensations. Maintenant il faut savoir ce qu’il est advenu de ces compensations. Hélas !, nous n’avons pas de fonds pour effectuer ces recherches. Qui va financer ses recherches ?» ajoute l’historienne.
En 1833, quand le parlement britannique abolit l’esclavage dans les colonies, dans les Caraïbes, à Maurice et au Cap, un système de compensation avait été mis en place pour les ex-propriétaires d’esclaves. Une somme de 20 millions de livres sterling, payée par les contribuables britanniques, avait été allouée.
«Malgré l’enthousiasme populaire pour l’abolition, les propriétaires d’esclaves n’avaient aucune gêne, pour réclamer des compensations,» estiment les auteurs de ses travaux dirigés par Catherine Hall, professeur de Modern British Social and Cultural History.
«Normalement l’histoire est écrite par les vainqueurs et non par les perdants. La manière dont l’histoire de l’esclavage a été présentée, représente le triomphe de l’abolition. C’est pour cela que nous sommes en train de repenser à ce mode d’écriture de l’histoire en impliquant tout le business de l’esclavage, les richesses qu’il a générées et également les personnes qui étaient impliquées dans l’histoire britannique,» a expliqué Catherine Hall lors de la présentation de ces travaux à Londres.