Alors que des diplômes décrochés dans des universités étrangères suscitent la controverse – il y a eu notamment le doctorat obtenu par Kailash Allgoo, ex-directeur de la Mauritius Qualifications Authtority, au Nicaragua –,voici tour d’horizon de ce que proposent certains sites.
Alors que le temps normal pour obtenir une licence universitaire est de trois à quatre ans, dépendant des formations, le site www.college-degree-fast.com, par exemple, propose d’en obtenir dans un délai de sept à dix jours. Ce site propose des licences en Business Administration, Marketing and Commerce et en Computer Science, entre autres.
Ceux qui veulent s’inscrire doivent toutefois répondre à certains critères, tels que la participation à des activités bénévoles ou à un service communautaire et une expérience de travail de quatre années au moins. Une fois l’inscription faite, selon le site, la demande est dirigée vers plusieurs universités.
Il existe aussi des sites en ligne facilement accessibles qui ont des diplômes tout prêts en provenance de plusieurs pays comme le Canada, l’Angleterre et les États-Unis. L’obtention de ces diplômes nécessite uniquement des détails personnels que le demandeur doit lui-même inscrire: le nom, le prénom, l’université d’où il souhaite avoir le diplôme et l’année de l’obtention de celui-ci. La compagnie se charge alors de trouver la bonne date qui correspond à un diplôme réel.
Les sites web précisent également que les diplômes sont faits en accédant à une base de données de diplômes réels qui reflètent la structure des documents scolaires. Pour un peu plus de sécurité, comme indiqué sur le site www.diplomacompany.com, les transcriptions personnalisées sont faites sur un papier ‘sécurisé’. Pour rendre le certificat plus vraisemblable, il y aurait même des hologrammes et des filigranes sur le papier. L’accessibilité facile de ces sites rend la transaction louche.
Le site www.CheapestDegree.com assure de proposer des diplômes universitaires d’institutions privées légales et se vante de proposer un diplôme qui ne nécessite ni examens et ni cours. Le hic, c’est que le nom de l’université qui délivre le diplôme est révélé uniquement quand le client reçoit le diplôme.
Les méthodes utilisées pour appâter les clients sont, sur la majorité des sites, les mêmes :«Voulez-vous un meilleur salaire?», «voulez-vous augmenter vos chances d’obtenir un entretien d’embauche?» ou encore «voulez-vous ajouter de la crédibilité à vos qualifications?» Mais ces propositions attrayantes se payent.
Sur le site www.buyafakediploma.com, le prix d’un diplôme est de $ 149 à $ 199 pour une meilleure qualité, alors que le coût d’un doctorat sur des sites français avoisine les 100 euros. Certains sites mentionnent toutefois que le risque d’être démasqué n’est pas à écarter s’il y a des contrôles.
«C’est la TEC qui se charge de vérifier l’authenticité des diplômes étrangers. Pour les étudiants ayant fait leurs études à l’étranger, ils peuvent demander un Recognition Certificate de la TEC qui coûte environ Rs 1 000. Cela se fait généralement à la suite d’une demande de l’entreprise où une personne postule», explique une source au ministère de l’Enseignement supérieur. Notre interlocuteur ajoute que les employeurs peuvent directement envoyer les diplômes des postulants à la TEC s’ils ont un doute quant à leur authenticité.
«La TEC peut vérifier les diplômes et on se base sur un International Book qui fait la liste des universités reconnues. On vérifie aussi nos informations auprès des ambassades des différents pays à Maurice», soutient, pour sa part, Eric Ng, président de la TEC. Toutefois, si une personne possède un diplôme non reconnu et trouve de l’emploi, la TEC n’a aucun moyen de le vérifier sauf si le cas est rapporté.
Les entreprises sont aussi très vigilantes en ce qui concerne les faux diplômes. «Les directeurs des ressources humaines ont la responsabilité de vérifier l'autenticité des diplômes. Cette vérification est importante car des décisions telles que les salaires, les responsabilités et la hiérarchie concernant le salarié en dépendent», explique Areff Salauroo, président de l’Association des responsables des ressources humaines.
Pour le contrôle, il y a une première vérification des diplômes quand l’employé est appelé pour un entretien d’embauche. «Les directeurs des ressources humaines envoient aussi des mails aux universités où ont étudié les candidats», ajoute Areff Salauroo. Une seconde vérification est faite auprès des autorités compétentes quand l’employé est embauché. «Le problème de faux diplômes n’est pas très répandu mais les directeurs des ressources humaines doivent rester vigilants.»