Peu Avant Sa Mort: Harmon Chellen s’Etait «Enfui» du Poste de Police Seychellois

Elle soutient, dans la foulée, que le jour du drame, soit le 18 août, le Training Centre Manager de l’École hôtelière sir Gaëtan Duval s’était enfui du poste de police de Port Glaud, deux heures après y avoir été conduit pour y être interrogé suivant une plainte pour agression sexuelle contre lui.

«Notre enquête a établi que M. Chellen a quitté le poste près de deux heures plus tard sans l’autorisation de la police», a révélé le surintendant Bruce Bursik, directeur de la National Crime Services Division des Seychelles. C’était hier, mardi 26 août lors d’un point de presse tenu à la mi-journée, au cours duquel il a rendu public le rapport de police. À une question de notre confrère Today in Seychelles, il devait répliquer qu’à ce moment là, il n’y avait qu’un seul policier au poste. C’est une femme de chambre de l’hôtel Constance Ephelia de Port Launay, où il logeait, qui a porté plainte contre lui.

Avec ce point de presse, le directeur de la National Crime Services Division tenait à répondre aux «spéculations» parues dans la presse mauricienne à la suite de la contre autopsie pratiquée le vendredi 22 août par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du service médico-légal, en présence de Satish Boolell, ancien chef de ce service. Contre autopsie qui a révélé que le défunt avait des hématomes sur le crâne. D’où les «forts soupçons» de foul play.

Or, selon le surintendant Bruce Bursik, l’autopsie pratiquée par le médecin légiste seychellois, le 21 août, indique que la cause du décès est imputable à l’asphyxie, couplée à un oedème pulmonaire. Aucun hématome n’a été décelé. Il a précisé que de l’eau et du sable avaient été retrouvés dans l’estomac du défunt et que toutes ces indications étaient «consistent with drowning». La police seychelloise, a-t-il poursuivi, est satisfaite du premier exercice post-mortem effectué aux Seychelles.

Il a maintenu qu’à ce stade de l’enquête, «no foul play is suspected in his death» et que «as with all unnatural deaths in the Seychelles, the police thoroughly investigates the circumstances surrounding the cause of death and this investigation is still going on.» Une contradiction, toutefois, dans les propos de la police. Si au départ, elle avait parlé du corps flottant dans des «shallow waters», le surintendant Bursik a dit que le corps a été récupéré «at human depth», signifiant dans l’eau à hauteur d’un homme de taille moyenne.

L’enquête sur l’allégation d’agression sexuelle dans la chambre d’hôtel d’Harmon Chellen se poursuit également, a fait valoir le surintendant Bursik. Ajoutant que le partenaire de la femme de chambre malgache, qui accusait Harmon Chellen d’agression sexuelle, a été interrogé et que la police n’a rien à lui reprocher. Ce dernier travaille dans la sécurité au sein du même hôtel. Les vêtements manquants d’Harmon Chellen n’ont, eux, toujours pas été retrouvés, bien que la police les ait cherchés à trois reprises.

En cas de progrès de ces enquêtes, des informations supplémentaires seraient disséminées. Il a toutefois indiqué n’avoir reçu aucune communication officielle de la police mauricienne et que si tel avait été le cas, la police seychelloise aurait répondu à son homologue mauricien.

Une commission rogatoire demandée

Le leader du Parti mauricien social-démocrate et ancien ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, propose que le gouvernement mauricien fasse une demande de commission rogatoire au gouvernement seychellois. Ce qui permettrait à la justice mauricienne d’intervenir directement dans cette affaire aux Seychelles pour éclaircir toutes les zones d’ombre entourant la disparition de Harmon Chellen. Xavier-Luc Duval, qui a rendu visite à la famille du défunt lundi après-midi, en parlera plus longuement au cours d’une conférence de presse aujourd’hui.