Archive Photo: Nandanee Soornack
Une information que nie en bloc une source au bureau du Premier ministre et Yatin Varma, qui était jusqu’à samedi soir l’avocat de Nandanee Soornack. «Comme un avocat responsable, j’ai conseillé à Nandanee Soornack de rentrer au pays car le CCID, qui est à sa recherche, a besoin d’elle. Mais elle n’écoute pas les autorités mauriciennes», a-t-il déclaré.
Du côté de l’hôtel du gouvernement, il ressort que Nandanee Soornack est introuvable en Italie, selon les derniers renseignements obtenus. Au point où plus d’un s'est fait à l’idée que l’activiste rouge, consciente de ce qu’elle encourt ici, n'a nullement l'intention de rentrer au pays.
Le Central Criminal Investigation Department soupçonne Nandanee Soornack d’avoir fait transférer Rs 800 millions à l’étranger le lendemain des élections générales du 10 décembre dernier. Un ordre d’arrest upon arrival a été émis contre l’activiste rouge au comptoir du Passport & Immigration Office; elle est en fait attendue pour s’expliquer sur la douzaine de valises qu’elle a emportées quand elle a pris l’avion pour l’Italie.
Le chef de file du PTr à l’Assemblée nationale, Shakeel Mohamed, s’est dit étonné que le gouvernement n’ait pas encore fait de demande d’extradition auprès des autorités italiennes. Une telle démarche est, selon lui, possible même en l’absence d’un traité d’extradition. «Un traité d’extradition facilite, certes, les procédures. Mais ne pas en avoir n’exclut pas cette solution. Une fois la demande faite, ce sera à une cour de justice italienne d’accéder, ou pas, à la requête de l’État mauricien», précise le député rouge. Et d’ajouter que le gouvernement doit agir pour la faire rentrer au pays.
De son côté, l’ancien Attorney General Rama Valayden indique que pour extrader Nandanee Soornack, le directeur des Poursuites publiques doit en faire la demande. La première étape est de prendre contact avec le ministère des Affaires étrangères mauricien, qui, à son tour, va solliciter le consul ou l’ambassade de Maurice dans le pays où se trouve la personne recherchée.
L’ambassade doit contacter le ministère des Affaires étrangères italien, qui fera appel à son ministère de l’Intérieur. C’est là que la personne concernée est convoquée par la cour. Mais l’Italie peut objecter à cette demande. «L’extradition n’est pas si automatique que ça. La situation est complexe, encore plus si la personne détient une nationalité du pays en question. Que ce soit de sol, de sang ou acquise.» D’autant plus qu’il n’y a aucune charge à base légale retenue jusqu’ici contre Nandanee Soornack.