La mer autour du Coin de Mire, le lagon de Trou-aux-Biches et Belle-Mare, entre autres, abritent des colonies composées de plusieurs centaines de requins : requins bouledogues, récifs, à pointe blanche et à pointe noire.
Or, depuis le début de l’année, des habitués de la mer affirment qu’ils n’aperçoivent presque plus de requins dans les lagons mauriciens. Les plongeurs professionnels et les gardes-côtes confirment que le nombre de squales diminue. Ils expliquent que la pêche au requin prend de l’ampleur. Or, en dehors de la saison de la pêche à la senne, cette activité est illégale.
Des pêcheurs locaux s’y adonnent cependant, confie un plongeur qui a souhaité garder l’anonymat. Il explique qu’un requin rapporte beaucoup, la soupe aux ailerons étant notamment un mets de choix dans de nombreux restaurants.
Selon nos renseignements, ce serait dans l’Est de l’île que cette activité serait plus répandue. Les pêcheurs prennent la mer aux petites heures du matin ou à la tombée de la nuit et, pour noyer les soupçons et éviter dénonciations et poursuites, affirment qu’ils ont trouvé un requin déjà mort.
Les soupçons de la National Coast Guard se portent aussi sur des bateaux de pêche asiatiques. Un officier des gardes-côtes confie que souvent, certains de ces bateaux sont repérés près du lagon la nuit. Mais le temps que les gardes-côtes arrivent sur place, ils ont déjà pris le large.
L’absence d’un prédateur dans le lagon déséquilibre la chaîne alimentaire et les répercussions se feront sentir si cela persiste. Mis au parfum, le ministre de la Pêche Prem Koonjoo affirme qu’une enquête sera ouverte. «C’est illégal ce qui se passe dans nos lagons. Nous allons augmenter les patrouilles et demander l’aide de la National Coast Guard», souligne le ministre.