Incident Protocolaire au Réduit: ce qui s’est Réellement Passé

lexpress.mu publie ici l’ordre hiérarchique en vigueur. Le leader de l’opposition figure en onzième position, derrière les ministres, les anciens Premiers ministres et présidents, entre autres. À cela, il faut ajouter les époux et épouses de ces personnalités. Voilà comment Paul Bérenger s’est retrouvé assis loin derrière les autres.

Irrité, le leader de l’opposition a quitté la cérémonie avant même que celle-ci ne débute. Lors de sa conférence de presse le samedi 6 juin, Paul Bérenger s’est expliqué. Il parle de «mesquinerie», estimant que le leader de l’opposition aurait dû se retrouver juste derrière le chef juge et le Speaker.

Même Navin Ramgoolam s’est apitoyé sur le sort de Paul Bérenger dans une déclaration à la presse après le bureau politique du PTr dans la soirée de vendredi. Paul Bérenger et Navin Ramgoolam auraient pu avoir raison si une autre liste avait été utilisée : celle datant d’avant octobre 2014.

Mais cette liste a été amendée par Navin Ramgoolam lui-même. Résultat: le leader de l’opposition tombe de la 7e place à la 11e place dans la hiérarchie au profit des ministres, vice-Premiers ministres et anciens Premiers ministres.

Ironie de la politique, c’est Pravind Jugnauth qui a été le premier à en faire les frais. Ces changements ont été apportés alors qu’il était leader de l’opposition, juste avant la dissolution de l’Assemblée nationale en 2014. Du coup, Pravind Jugnauth s’était retrouvé loin derrière Paul Bérenger quand Maurice accueillait la ministre indienne des Affaires étrangères en novembre 2014. Le leader du MMM, lui, jouissant du statut d’ancien Premier ministre était propulsé en 8e position.

Pourquoi Paul Bérenger n’a-t-il pas été considéré comme ancien Premier ministre vendredi ? La question ne se pose pas, explique notre source au ministère des Affaires étrangères. Le poste constitutionnel actuel de Paul Bérenger fait préséance sur ses anciennes fonctions (NdlR : en novembre 2014, Paul Bérenger était un citoyen ordinaire, le Parlement ayant déjà été dissous). D’ailleurs, même Paul Bérenger aujourd’hui a parlé du poste de leader de l’opposition et non de celui d’ancien Premier ministre pour dénoncer cette «mesquinerie».

Si mesquinerie, il y a eu, elle était destinée à Pravind Jugnauth en 2014. Paul Bérenger en a payé les conséquences en 2015. Sir Anerood Jugnauth aurait pu cependant lui éviter cela. Le Premier ministre, juste après son élection, a été invité à remanier la hiérarchie protocolaire, mais a refusé. Rancunier SAJ ?