Le ministre de la Santé avait laissé entendre que le shift system sera mis en place dans les prochains mois. «Travailler selon ce système ne figure pas dans le rapport du PRB», dit un membre de l’association des médecins spécialistes. Et d’ajouter, «nous allons contester si le ministre officialise sa position».
Selon lui, un tel système est voué à l’échec. Les spécialistes, explique-t-il, suivent leurs patients depuis des années et leurs compétences sont spécifiques. «On ne peut demander à un orthopédiste d’ausculter une femme enceinte», dit le médecin. Et d’ajouter que «si trois médecins spécialistes sont en poste, que feront-ils s’ils se retrouvent avec des cas hors de leur domaine?»
Un autre spécialiste, lui, fait ressortir que leur travail ne s’arrête pas à la médecine. Ils sont aussi tenus de former des médecins généralistes qui sont en passe de se spécialiser. «Nous pouvons suivre leur progression.» Mais, fait-il valoir, «dans le cas d’un shift system, nous nous retrouverons avec des médecins avec qui nous n’avons jamais travaillé et ceux que nous suivons se retrouveront avec d’autres, ce qui nuira à leur formation».
Du côté du ministère, on explique que la démarche pour introduire le système de rotation est bien en préparation. «Il faut que les spécialistes cessent de penser à leurs consultations privées lorsqu’ils négocient», a fait comprendre une source de la Santé.