SBM : quand Raj Dussoye tacle Jairaj Sonoo

7 years, 8 months ago - August 18, 2016
SBM : quand Raj Dussoye tacle Jairaj Sonoo
Jairaj Sonoo a-til fait les frais d’une guerre larvée opposant l’ex-ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo au ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance Roshi Bhadain?

Le départ de Sonoo du bureau du Chief Executive Officer (CEO)de SBM Ltd et son nouveau poste de chargé des opérations internationales de la banque en aura surpris plus d’un.

«C’était un scénario qui ne figurait pas dans les plans de la banque. Personne ne comprend ce qu’on reproche à l’ex-CEO de la SBM océan Indien, pour qu’il soit ainsi éjecté de son fauteuil», souligne-t-on dans l’entourage de la direction de SBM Holdings. Et d’ajouter que c’est un plan «bien ficelé» qui a entraîné dans son sillage le retour en force de Raj Dussoye comme remplaçant de Jairaj Sonoo.

À en croire certains spécialistes, Jairaj Sonoo s’est fortement fragilisé ces derniers mois. Des mauvaises langues ont même été jusqu’à affirmer qu’il aurait été à l’origine des fuites d’informations entourant le fameux Euro Loan de l’ex-ministre des Finances. «Est-il devenu une victime de cette confrontation à distance entre les deux ministres du gouvernement de sir Anerood Jugnauth», se demande-t-on à la SBM Tower. «Que doit-on conclure ? À peine Roshi Bhadain a-t-il été désavoué par rapport à Heritage City que des têtes se mettent à tomber un peu partout, notamment à la SBM.»

Certes, la situation se corse davantage quand on sait que l’actuel Chairman de SBM Holdings, Kee Chong Li Kwong Wing se livre depuis sa nomination l’année dernière à une entreprise de démolition de l’héritage laissé par Muni Krishna Reddy. Et que le CEO sortant de SBM Ltd est considéré comme un proche de l’ex-Chairman qui touchait à l’époque des rémunérations de Rs 75 millions annuellement.

Quoi qu’il en soit, le nouveau patron des opérations internationales cherche une «face saving device» et estime que son nouveau poste constitue en fait une promotion et qu’il a été «kicked upward». «L’avenir de la SBM passera par ses activités internationales, en Asie, dans les pays de la région et en Afrique. Notre objectif est de pouvoir engranger 50 % ou plus de nos revenus des opérations hors du territoire mauricien», laisset- on entendre dans l’entourage de Jairaj Sonoo.

VOIE DE GARAGE

Pour le moment, les revenus provenant des opérations transfrontalières s’élèvent à moins de 20 % et la deuxième institution bancaire se veut plus agressive en se proposant d’accroître sa présence en Inde à travers une franchise bancaire (elle détient déjà trois agences) et d’établir une présence aux Seychelles et au Kenya.

Un vaste chantier, diraiton, pour Jairaj Sonoo alors que d’autres estiment que c’est une «voie de garage» pour lui, une solution trouvée pour éviter à la banque de débourser des millions pour le faire partir. Ce qui aurait aussi pour effet d’écorner l’image de marque de la l’institution.

Son remplaçant, Raj Dussoye, n’est pas un étranger de la maison. Il en connaît visiblement tous les rouages, ayant contribué à accroître sa visibilité.

Le départ de Raj Dussoye, en 2008, en tant que n° 2 de la SBM pour prendre la direction de Bank One, était lié, selon un ancien banquier, en partie au soutien dont bénéficiait Jairaj Sonoo. Le patron d’alors de la SBM, Muni Krishna Reddy, souhaitait en effet voir Sonoo au sommet de la SBM Tower, selon notre source.

Raj Dussoye a passé cinq ans à Bank One avant d’être contraint de prendre la porte en octobre 2013. Motif : il aurait pris de mauvaises décisions stratégiques. Le banquier a ensuite passé les trois années suivantes chez Axys, en tant que consultant. Il entame aujourd’hui une nouvelle étape de sa carrière.

«Il revient en position de force avec le soutien entier du conseil d’administration pour amener la banque à un autre palier de développement. Mais il trouvera des moyens de tacler Jairaj Sonoo, une manière de lui montrer qu’il est maintenant le seul maître à bord», commente un observateur.

Mais Jairaj Sonoo, qui a passé 34 ans dans le secteur bancaire, a probablement d’autres cartes dans sa manche.

Text by lexpress.mu

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