S’ils conçoivent que l’objectif en imposant cette taxe est de réduire l’impact des pesticides sur l’environnement et la consommation, les membres de l’Association des planteurs, eux, sont d’avis qu’une autre solution aurait dû être proposée aux planteurs au préalable.
Selon Kreepalloo Sunghoon, président de l’association, augmenter la taxe découragera les planteurs étant donné que «les pesticides se vendent cher déjà». «Nous avons déjà des problèmes avec le changement climatique, les vols dans les plantations, les nouvelles maladies et les insectes qui attaquent les plantations, énumère-t-il. Il faudrait nousproposer une alternative, par exemple, des fertilisants bio. En attendant on fait comment ?»
Selon le président, réduire les abus d’utilisation de pesticides est une bonne chose, mais pour soutenir cette cause, il faudrait dispenser des formations aux planteurs. Il s’agirait, entre autres, de leur expliquer le dosage à appliquer pour les différentes plantations. Cela, en prenant en considération le fait que les éléments actifs de certains pesticides ont diminué ou encore que les insectes sont plus résistants.
«Les techniciens du ministère doivent faire un suivi», poursuit Kreepalloo Sunghoon. Car, dit-il, les planteurs «utilisent des produits chimiques sans être sûrs s’ils sont adaptés» lorsqu’ils notent un problème dans leur plantation.
Cette taxe encourage-t-elle les planteurs à rejoindre le projet de plantation couverte diteSheltered Farming ? «Le coût de l’installation des infrastructures en ce sens est élevé,même avec l’aide financière de l’État. Il faut nous proposer des alternatives aux pesticidespour commencer», soutient notre interlocuteur.
Par ailleurs, ce prélèvement fiscal ne concerne toutefois pas tous les produits. «Le levy de 15 % sera appliqué sur des pesticides et herbicides spécifiques et prendra effet après le vote du Finance Bill. Certains pesticides essentiels pour le contrôle des maladies en seront exemptés», explique Mahen Seeruttun, le ministre de l’Agro-industrie, à l’express. Du côté du Food and Agricultural Research and Extension Institute, on indique travailler actuellement sur une short list des pesticides concernés par l’application de la nouvelle taxe.
L’enquête qu’a menée l’express sur les pesticides démontre que le pourcentage de fruits et légumes présentant un taux dépassant le seuil autorisé de ces substances est passé de 2,3 % à 10 % en quatre ans.