Les étudiants pourront ainsi faire une demande plus tôt et auront plus de chances d’obtenir ce permis.
Actuellement, un diplôme d’une université canadienne ne compte pas du tout pour obtenir un permis de résidence. Mais cela ne sera plus le cas. «La loi prend désormais en considération le temps des études», dit Dorish Chitson, directrice du Overseas Education Centre. (OVEC). À titre d’exemple, pour un étranger qui a étudié pendant 4 ans, deux de ses années d’études sont désormais prises en compte, dit-elle.
«Il n’a besoin que d’une année supplémentaire pour être éligible à un permis de résidence.» Par la même occasion, l’obtention d’un emploi sera désormais un facteur moins important au moment où le département de l’immigration canadienne décidera de l’octroi du permis.
«Avant, nous obtenions un work permit automatique d’une durée de trois ans après notre diplôme. Mais si nous n’étions pas embauchés par de grandes compagnies, nous n’avions pas beaucoup de chance d’avoir un permis de résidence pour rester plus longtemps au Canada», indique Nikhil Ramburrun, qui étudie l’ingénierie électrique à l’université de Waterloo.
En effet, il fallait se faire recruter pour obtenir un Labour Market Impact Assessment (LMIA) qui comptait 600 points. Sans celui-ci, il «était quasiment impossible de rester», soutient le Mauricien. Aujourd’hui, l’obtention d’un emploi, et donc d’un LMIA, ne rapporte que 200 points à un candidat s’il s’agit d’un poste de direction et 50 points pour tout autre poste. Alors que 30 points sont attribués d’office à un candidat qui a complété ses études au Canada.
Kelina Murdymootoo, étudiante à l’université de St Mary’s, est, elle, soulagée. «J’étudie l’ingénierie chimique et il n’y a pas beaucoup de prospects dans ce domaine à Maurice.» Obtenir un permis de résidence, ajoute-t-elle, lui garantit des études poussées à moins cher.
Pour la directrice d’OVEC, ces changements placent le Canada en pole position comme destination estudiantine. «Cela fait un moment que la demande pour ce pays est grandissante», avance-t-elle.
Doris Chitson: «Il n’y aura plus de marché pour la Malaisie»
«Avec ce changement, le Canada va évincer la Malaisie.» C’est ce qu’affirme Dorish Chitson. Cela, suivant l’annonce des amendements aux lois d’immigration canadiennes. Selon elle, la Malaisie avait récemment fait une remontée fulgurante, surtout à cause de son moindre coût. Mais les frais de scolarité de certaines institutions canadiennes avoisinant ceux de la Malaisie, poursuit-elle, «les étudiants choisiront probablement le Canada puisqu’ils auront automatiquement ou presque un permis de résidence.»