Payer pour des examens de rattrapage: grogne à l’université de Maurice

La pomme de discorde ? Les Retake Fees (anciennement appelés resit fees) que la direction souhaiterait introduire. Cette décision a été soulevée mercredi, lors d’une réunion du Conseil de l’UoM.

«Une manifestation n’est pas à écarter la semaine prochaine si la direction donne suite à cette idée», prévient Saahir Goolfee, président de l’Union des étudiants. Ce dernier soutient que, selon ses informations, ces Retake Fees avoisinent les Rs 2 000. «Nous nous opposons absolument à cette pratique (…) qui manque de transparence.»

D’ajouter que les étudiants ont, à maintes reprises, proposé des alternatives. «Mais avec le nouveau vice-chancelier, nous n’avons pas pu obtenir une rencontre pour résoudre ce problème», souligne le président de l’Union des étudiants. Il a envoyé des courriels aux principaux concernés à cet effet. Hélas, toutes ces démarches sont restées vaines, déplore-t-il.

L’Union des étudiants avait, en effet, fait la demande pour que les étudiants ayant échoué une première fois puissent prendre à nouveau part aux examens avant la reprise des cours, au lieu de leur faire payer des retake fees. Quelques étudiants n’ont vraiment pas les moyens d’effectuer de tels paiements supplémentaires, s’insurge Saahir Goolfee.

Déjà, pour payer leurs cours, affirme-t-il, certains bénéficient d’une aide sociale. «Leur faire payer davantage maintenant est inadmissible.» D’autant plus qu’ils doivent le faire dans un délai d’une à deux semaines après leurs résultats. «Comment feront-ils pour trouver l’argent dans un délai aussi court ?»

Du côté de la direction de l’UoM, l’on affirme que cette décision n’est pas finale et que cela reste à être approuvée. «Rien n’est encore sûr pour le moment. Ce n’est qu’une possibilité.»

La direction de l’UoM subit, du reste, les foudres des étudiants du campus suivant la décision d’une hausse généralisée des frais. «Je trouve regrettable que les frais ont été augmentés. Cette décision ne prend pas en considération l’avenir et la jeunesse de notre pays», ajoute Saahir Goolfee. En indiquant que même le timing de cette décision a été calculé car c’est la période des examens: «Il n’y a pas beaucoup d’étudiants sur le campus.» D’autres ne se sentent pas concernés car il s’agit surtout du prochain «intake».

Mais, la Students Union compte consulter ses membres pour décider des actions à prendre. «Il est inacceptable que les Statutory Bodies comme le conseil, ainsi que la Faculty of Engineering et la Faculty of Agriculture prennent des décisions qui vont à l’encontre de leurs propres règlements. Nous avons consulté des gens dans le domaine juridique et s’il faut prendre des actions juridiques, nous le ferons», soutient Saahir Goolfee.