«Avec la France passant en alerte 3, il est devenu primordial pour le GM de fermer les frontières aux passagers de l’UE, dont ceux de la France. Il est évident qu’entre la nécessité de protéger la santé publique de la population et celle privilégiant les considérations économiques, le Premier ministre a opté pour la santé publique des Mauriciens, qui est en soit une bonne décision», affirme à l’express le Chief Executive de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan. Pour lui, il faudra, en conséquence, que les autorités engagent des consultations régulières avec les opérateurs pour mieux cerner l’impact du coronavirus sur leurs opérations et prendre des décisions en conséquence.
Plus pessimiste, le président de l’Association of Tourists Operators (ATO), qui regroupe quelque 4 000 opérateurs engagés dans l’industrie touristique et les activités annexes, Ajay Jhurry est visiblement anxieux face aux conséquences économiques de la fermeture de l’aéroport aux touristes européens. Il souligne que depuis l’éclatement du Covid-19, la situation au sein du secteur s’aggrave sur une base quotidienne. «Il est clair que cette décision était attendue mais elle pèsera définitivement lourd sur le tourisme», explique-t-il. D’ajouter que face à l’impact économique de la pandémie, les entreprises seront affectées à divers degrés, «la mort pour certaines, le coma pour d’autres et le sérum pour celles qui peuvent potentiellement survivre…»
Taxis: adieu clients
«La sécurité doit primer avant tout même si nous perdons beaucoup de clients, surtout les Européens. Depuis l’éclatement du Covid-19, nous avons perdu 90 % de nos clients», confie Shamshooddeen Nauzeer, président de l’Airport Taxi Owners’ Association qui regroupe 72 chauffeurs au total. Pour lui, il n’y a aucune solution possible pour l’instant, d’autant plus que les chauffeurs de taxi ne sommes pas autorisés à travailler sur d’autres sites. De son côté, Asraf Ali Ramdin, secrétaire de la General Taxi Owners Union, avoue que les chauffeurs vont en pâtir. «Il faudrait que l’État nous aide face aux difficultés», déclare-t-il.
Baisse des visiteurs sur les sites touristiques
«Depuis février, nous avons noté une baisse drastique dans le nombre de touristes en général», constate Natacha Mudhoo, Commercial Manager de Casela Nature Parks. Comment ce principal site d’attraction va-t-il s’adapter ? «Nous renforçons actuellement nos actions marketing pour attirer davantage le marché local. Le parc a pris toutes les dispositions sanitaires nécessaires pour accueillir ses visiteurs par rapport à la distance physique dans les files d’attente et la prise de température de chaque visiteur et du personnel à l’entrée», indique la responsable. La désinfection des guidons des Quad bikes ou encore le Tulawaka, ainsi que la disposition de consignes d’hygiène en anglais, français et créole est également prévue. La prévention est également renforcée à l’Aventure du Sucre, musée qui accueille des visiteurs étrangers venant principalement d’Europe. «Nous sommes en train de travailler sur de nouvelles mesures par rapport à l’annonce de restriction. Depuis la pandémie, nous avons aussi constaté une baisse drastique dans le nombre de visites mais nous restons positifs, espérant que la situation sera vite rétablie», déclare Sandrine d’Unienville, responsable de communication du musée.