Nouvelles mesures sanitaires – Les commerçants dans le flou

Loin de l’idée de critiquer ces mesures, qui restent essentielles pour briser la chaîne de transmission, il n’en est pas moins que cette liste reste floue, tant dans la forme que dans la pratique.

Les rassemblements de plus de 50 personnes dans un même espace sont interdits, d’accord, mais est-ce que cela s’applique aussi aux restaurants ? C’est la grande question que se posent de nombreux restaurateurs. Oscar Olsen, du restaurant Flying Dodo à Bagatelle, avoue que « c’est un peu flou. » Il ajoute qu’il a, de son côté, contacté les autorités pour plus de précision et qu’une réponse est attendue. En attendant, il prend toutes les précautions nécessaires pour respecter la distanciation sociale entre les tables.

« On ne sait pas encore si la limite des 50 personnes s’appliquera aux restaurants, mais si tel est le cas, ce n’est pas très logique, car quand on dit 50 personnes, inclut-on aussi le personnel ? Pour un petit restaurant, ça peut tenir la route, mais pour de grands restaurants qui peuvent accueillir plus de 100 ou 200 personnes, ouvrir pour 50 personnes uniquement ne fait aucun sens. » Par ailleurs, Oscar Olsen explique que ces grands restaurants sont d’habitude très spacieux et peuvent très bien accueillir du monde, tout en respectant les mesures sanitaires.

Quant au pass sanitaire, il ne déplore aucun couac jusqu’à présent, hormis « quelques récalcitrants qui ne sont pas forcément des non-vaccinés, mais qui sont surtout ceux qui n’aiment pas se balader avec leur carte de vaccination ou qui n’aiment pas montrer à chaque fois qu’ils se sont fait vacciner », avance Oscar Olsen. « Les non-vaccinés, je pense, ont compris qu’ils ne pourraient pas avoir accès au restaurant et, donc, ils ne sortent pas vraiment. »

Cependant, Oscar Olsen suggère quelques ajustements au système de contrôle. « Les autorités devraient aussi vérifier si dans les petits restaurants du coin, l’on prend toutes les précautions nécessaires et si l’on demande réellement le pass sanitaire pour avoir accès au restaurant. Il ne faut pas viser que les restaurants les plus connus. » Dans l’ensemble, Oscar Olsen soutient que « le Mauricien joue le jeu » et que tout se passe bien pour le moment.

Autre son de cloche

Du côté de l’événementiel, c’est un tout autre son de cloche. Si la restauration essaie tant bien que mal de s’ajuster et de se relever, l’on ne peut pas en dire de même pour les Event Organizers qui s’occupent de l’organisation de mariages et autres. William Agattin, de William Event Planner, ne sait plus à quel saint se vouer. « Toutes mes commandes pour décembre ont été annulées », dit-il.

En effet, avec les rassemblements de plus de 50 personnes interdits, quasiment tous les projets de mariage et autres fêtes sont tombés à l’eau. « Ce secteur est à la rade depuis le premier confinement, à vrai dire. Les Mauriciens ne dépensent plus autant et cela rend les choses plus difficiles pour nous », dit-il. Ce self-made entrepreneur déplore le manque de dialogue entre autorités et représentants des secteurs concernés par ces nouvelles mesures. « Évidemment, nous ne devons pas prendre de risques en cette période de pandémie, mais il y a des salles de fête à Maurice qui peuvent aisément accommoder plus de 100 personnes, tout en respectant la distanciation sociale », précise-t-il.