Réplique Gouvernementale Face à l’Attaque Indienne Contre les Services Financiers

La patience à ses limites même entre amis de longue date. Les liens historiques et culturels entre l’Inde et Maurice n’en font pas exception. Acculé dans ses derniers retranchements par le gouvernement indien qui, dans un livre blanc sur l’argent sale, déposé sur la table du Lok Sahba le 21 mai 2012 qualifie nommément Maurice de paradis fiscal, le gouvernement mauricien a enfin décidé de réagir de manière mesurée mais ferme par la voix de Xavier Luc Duval, vice-Premier et ministre des Finances.

« Cette remarque est injustifiée. Nous allons réfuter officiellement cette insinuation », a indiqué Xavier Luc Duval, lors d’une conférence axée sur la situation économique de Maurice ce jeudi 24 mai.

Le plan de réaction du gouvernement de Maurice ne se limitera pas qu’à cela. En juin, a annoncé Xavier Luc Duval, Arvin Boolell, le ministre des Affaires étrangères, se rendra en Inde pour mettre les choses au point que ce soit au niveau des officiels du gouvernement qu’à celui de la presse indienne qui, ces derniers temps, « n’a cessé de salir la réputation du secteur mauricien des services financiers ».

Cette initiative vient combler un énorme déficit sur le front de la communication en Inde où l’île Maurice est littéralement et perpétuellement mise à mal sans pouvoir disposer d’aucun moyen pour contrecarrer la campagne négative d’une partie de la presse indienne.

Lors d’une récente visite en Inde, Nikhil Treebhoohun, Chief Executive Officer (CEO) du Global Institutional Investors Forum (GIIF) a pris toute la mesure de ce phénomène et a engagé une réflexion à ce sujet au niveau du GIIF. De son côté, l’Association of Trust and Management Companies a, elle, décidé de prendre les taureaux sur les cornes. Elle prépare en ce moment la tenue d’une campagne d’information et de sensibilisation en Inde pour contrecarrer la campagne médiatique contre la réputation du secteur mauricien des services financiers.

En juillet, Xavier Luc Duval profitera de sa présence dans la Grande Péninsule dans le cadre des travaux de la commission mixte indo-mauricienne pour apporter sa contribution dans le cadre de la défense de la réputation du secteur mauricien des services financiers.

Xavier Luc Duval dit comprendre que la classe politique indienne subit une forte pression de l’opinion publique quand à sa volonté de combattre la corruption. Cependant, il souligne que l’île Maurice ne doit pas faire les frais des jeux politiques de l’Inde.

Le ministre des Finances a déclaré que les dispositions de la convention qui préconise la suppression d’un régime de double taxation ont bénéficié tant à l’Inde qu’à Maurice. « Des investissements en milliards de dollars sont entrés en Inde en passant par Maurice. Cela a contribué à la croissance et à la création de nombreux emplois en Inde. Nous avons répondu positivement à toutes les requêtes de l’Inde dans le cadre de son souci de veiller que Maurice ne serve pas de repaire à d’éventuels évadés fiscaux. »

Il précise : « En dépit de nombreuses allégations, aucun cas de mauvaise utilisation du centre mauricien des services financiers n’a été établi. Toutes les opérations du secteur des services financiers se déroulent dans le cadre rigoureux de la juridiction mauricienne. Nous sommes disposés pour rencontrer l’Inde dans le cadre des travaux du Joint Working Group. La balle est dans le camp indien pour ce qui est de fixer une date pour cette rencontre. Maurice ne veut faire du tort à l’Inde. C’est autant vrai pour l’Inde. En toutes circonstances, nous souhaitons que tout accord conclu entre les deux parties ne soit au détriment ni de l’un ni de l’autre. Nous voulons que l’Inde et Maurice en sortent gagnantes ».