Le père de l’enfant a confirmé aux enquêteurs que dans le passé, sa fille lui avait confié que le quinquagénaire l’épiait alors qu’elle prenait son bain. Il avait alors demandé à Jocelyn de quitter son domicile. Quelques mois plus tard, Jocelyn est retourné à Forest-Side et a demandé des excuses au père de la fillette. Mais, le quinquagénaire a repris ses mauvaises habitudes en tenant des propos déplacés à l’égard de la fillette. C’est mercredi soir que ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
La CID compte à nouveau interroger ce samedi le père de la fillette qui a tué Jacques Joseph Veerasamy. Les enquêteurs veulent déterminer les circonstances dans lesquelles le quinquagénaire a perdu la vie. Hormis la fillette, les autres membres de la famille présents lors de ce drame mercredi soir ont participé à une reconstitution des faits jeudi. Ils ont expliqué à la police où ils se tenaient quand le drame s’est produit.
A ce stade de l’affaire, la police est bien avancée dans son enquête. Le drame s’est produit peu après 21 heures, mercredi, alors que l’enfant, son frère et Jacques Jocelyn Veerasamy se trouvaient au salon. Ce dernier a fait une remarque désobligeante à l’enfant qui lui a alors lancé la télécommande au visage. La fillette l’aurait aussi giflé. La petite s’est, alors, dirigée dans la cuisine pour prendre un couteau avant d’en assener un coup dans le dos du quinquagénaire. Ce dernier s’est écroulé dans une mare de sang, la lame l’ayant atteint au coeur. Les parents ont affirmé à la CID que leur fille était en sanglots et qu’elle a expliqué ce qui s’est produit. La police de la localité a été alertée.
Comme c’est la première fois que la police se retrouve avec une présumée meurtrière de dix ans, elle a sollicité l’avis du DPP.
Vendredi, le ‘Principal State Counsel’, Me Medhi Manrakhan a annoncé à la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing siégeant au tribunal de Curepipe qu’à ce stade de l’affaire, le Directeur des poursuites publiques (DPP) ne souhaite pas que la fillette soit inculpé pour le meurtre de Jacques Jocelyn Veerasamy (51 ans). “Nous avons pris cette décision dans l’intérêt public”, a soutenu l’avocat. Pour sa part, la police a également affirmé qu’elle n’a pas d’objection à ce que la fille soit libérée. Toutefois, cette décision du DPP n’est pas définitive car il attend la fin de l’enquête menée par le Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe pour décider de la marche à suivre.
L’enfant a été remise en liberté et ira habiter chez un proche à Curepipe.
Me Medhi Manrakhan a confirmé que les parents pourront voir leur fille.