Jeux de Hasard et d’Argent: les Inquiétudes de la Commission Justice & Paix

La Commission avait, le 30 mai 2011, adressé une correspondance au Premier ministre pour attirer son attention sur la dimension absolument phénoménale et inquiétante que prennent le Loto, les cartes à gratter et les jeux de hasard à Maurice. Ce, alors  que les Mauriciens se plaignent de l'érosion du pouvoir d’achat  et de l'endettement accru des familles.

Selon la Commission, les responsables du Loto rappellent constamment le nombre de gagnants au Loto, soit 14 795 247 à ce jour, dont 112 millionnaires. Des chiffres qu’elle juge de nature à laisser une fausse impression chez les Mauriciens. Par ailleurs, ajoute-t-elle, ce qu’ils ne disent pas, c’est que 13 796 179 de ces gagnants n’ont remporté que Rs 100 chacun. Et ce qu’ils omettent de dire surtout, c’est qu’il y a eu plus de 421 millions de tickets perdants (96,6 % du total de tickets vendus) soit une moyenne de 1 811 051 tickets perdants par semaine.

En vue de ces risques, la Commission Justice & Paix réitère la suggestion qu’elle a faite au Premier ministre dans sa lettre qui date de 2011, où elle lui demande de commander une étude sur le phénomène du jeu à Maurice en vue d’interdire ou d’encadrer, au moyen d’une législation très sévère, la publicité sur les jeux de hasard à Maurice, comme cela est le cas pour d’autres formes de paris.

De plus, à travers ce communiqué, la Commission a souhaité partager d’autres inquiétudes qui reposent sur des recherches menées dans plusieurs pays et qui font ressortir les points suivants : la population, y compris les mineurs et les non-joueurs, est exposée à une diversité de publicités qui influencent, consciemment et inconsciemment, les attitudes et les comportements des gens.

Autre point soulevé concerne les générations actuelles qui grandissent dans le contexte d’une offre de jeu légalisée et sophistiquée. D’ailleurs, en 2008, au Québec, malgré l’interdiction du jeu aux mineurs, 17 % des jeunes du secondaire jouaient à la loterie instantanée. L’âge moyen de participation aux loteries est de 12 ans. Des recherches aux États-Unis font aussi état d’un fort taux de participation des mineurs aux jeux, soit entre 27 % et 35 %. De plus, les jeux de hasard et d’argent, au même titre que l’alcool et le tabac, créent une dépendance et sont néfastes à la santé et à la qualité de vie du joueur et de ses proches.