Tourisme d'Affaires, une Option de Diversification Rentable pour l’Hôtellerie

9 years, 8 months ago - August 06, 2014
Tourisme d'Affaires, une Option de Diversification
À l’international, le tourisme d’affaires est devenu une source majeure de revenus pour les hôteliers.

À Maurice, ce créneau s’est véritablement développé ces trois dernières années. Mais son potentiel est réel, s’accordent à dire les opérateurs.

Le tourisme d’affaires, aussi connu comme MICE (Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions), connaît une ascension fulgurante. À tel point qu’il compose aujourd’hui 20 % des activités touristiques globales et jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires de secteur hôtelier en Europe. Cette activité est d’autant plus porteuse que la clientèle MICE dépense 33 % à 60 % de plus que la clientèle touristique traditionnelle.

À Maurice, l’hôtellerie, en quête de nouveaux relais de croissance, a suivi la même mouvance pour compenser la perte de revenus avec la crise qui perdure sur nos principaux marchés et le raccourcissement général du séjour des touristes dans l’île.

Selon Jiri Benes, Director, Sales and Marketing de l’Intercontinental Resort, le segment des MICE a vraiment pris son envol ces trois dernières années à Maurice. Les services des hôteliers sont sollicités pour l’organisation de deux types d’événements. D’abord, pour les conférences d’une durée de deux à trois jours. Celles-ci sont souvent organisées par les organisations gouvernementales ou les entreprises locales et internationales. Ensuite, pour des célébrations comme les mariages et fêtes de fin d’année. Le tourisme d’affaires, en incluant l’hébergement des invités, contribue entre 11 % et 12 % au chiffre d’affaires annuel d’Intercontinental Resort, indique Jiri Benes.

Progression annuelle de 15 %

Jean-Daniel Ross, Banqueting Manager du Maritim Hotel Mauritius, indique, de son côté, que l’enseigne hôtelière enregistre une hausse annuelle de 15 % du nombre d’événements et de ses recettes grâce au MICE.

« Le secteur MICE prend chaque année un peu plus d’ampleur. La demande est croissante, notamment en raison de l’intérêt grandissant du public d’assister à des conférences internationales et des sociétés de faire venir des intervenants étrangers pour des formations. Non seulement la demande, mais aussi l’offre est en hausse », observe Jean-Daniel Ross. Dans le même temps, la croissance du tourisme d’affaires permet, selon notre interlocuteur, de compenser la période un peu plus creuse du marché européen.

À noter que Maritim Hotel Mauritius est l’un des pionniers dans le segment du tourisme d’affaires à Maurice. Son Maritim Hall est l’une des premières salles de conférence pouvant accueillir plus de 350 personnes à Maurice.

Compte tenu du fait que la majorité de ces événements se tiennent entre avril et octobre, le tourisme d’affaires permet aux hôteliers de renflouer les caisses en basse saison. Cette période est considérée comme le ‘timeline’ mondial pour la tenue des conférences car les grandes entreprises sont en processus de préparation de leur fin d’année financière entre novembre et mars.

« Cela aide bien sûr à contrer les effets de la basse saison, mais nous ne misons pas là-dessus. Nous essayons d’éduquer les organisateurs de conférences sur notre disponibilité pendant la basse saison touristique. Il sera plus difficile pour eux d’obtenir un bon prix pendant la pleine saison. Peu d’hôtels seront disposés à accueillir de grands groupes aux dépens de la clientèle traditionnelle pendant la pleine saison », explique Jiri Benes.

Toutefois, l’Intercontinental Resort compte bien redoubler d’efforts et faire du secteur des MICE un composant majeur de ses activités. Ainsi, avance Jiri Benes, l’hôtel vise à augmenter à 14 % en 2015 et à 16 % en 2016 la contribution du tourisme d’affaires aux recettes de l’hôtel.

Pour atteindre cet objectif, l’établissement capitalise sur le segment « incentive trips », soit les voyages organisés par les entreprises internationales pour leurs employés ou clients les plus performants. Généralement d’une durée de sept jours, ces voyages peuvent se tenir deux fois l’an. « Nous visons le marché nord-américain où le phénomène d’incentive trips est plus présent parmi les compagnies d’assurances, de pharmaceutiques ou d’automobiles », indique Jiri Benes.

Il estime, par ailleurs, qu’il manque à l’Office du Tourisme une stratégie de marketing claire pour vendre Maurice comme une destination des MICE. En matière de marketing, il nous serait avisé de nous inspirer de la Malaisie, de la Turquie et des Seychelles, estime-t-il.

Du côté du groupe Indigo, qui regroupe les principaux hôtels d’affaires de l’île – Labourdonnais, Le Suffren, Hennessy Park Hotel et The Address –, on observe que l’offre mauricienne est très compétitive en termes de prix, mais que ce segment souffre toujours de l’accès aérien : le billet d’avion coûte cher. « Les organisateurs d’événements en Europe ou en Afrique du Sud préféreront tenir leurs conférences dans un des pays voisins car le déplacement leur coûtera moins cher », constate un porte-parole du groupe.

La situation est assez complexe, poursuit notre interlocuteur. Sur les dix dernières années, on a noté une baisse de la demande locale pour des formations et conférences organisées par des étrangers. De même, plusieurs entreprises ont aujourd’hui leurs propres salles de conférences. D’autre part, on a enregistré une hausse du nombre d’entreprises qui organisent elles-mêmes la formation de leur personnel. Autant de macadams qui freinent le développement du tourisme d’affaires à Maurice.

Voilà Bagatelle à l’heure du tourisme d’affaires

Voilà Bagatelle a récemment introduit un nouveau concept : les Voilà Meetings. L’établissement propose ainsi la réception et l’organisation de réunions professionnelles. Des salles et salons d’une superficie de 300 m² sont mis à la disposition des intéressés. D’une capacité allant de 10 à 90 personnes, chaque salle a été pensée pour répondre à des objectifs précis. Alors que l’Incubateur sera propice à créer un climat de synergie et d’émulation au sein d’une équipe, l’Accelerateur, salle stratégique, est propice pour des réunions devant aboutir à des décisions importantes. La configuration des salles est modulable, avec des tables emboitables, des sièges à roulettes et une luminosité réglable. En termes d’équipements, la formule Voilà Meetings offre un matériel technologique et audiovisuel de pointe avec des écrans interactifs de 75 pouces.

 

Text by Business Magazine

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