Accusée d’Exploitation d’Ouvrières par la Presse Britannique: la CMT Monte au Créneau

La Compagnie mauricienne de textile (CMT) monte au créneau après la publication d’un article dans l’édition en ligne de Mail on Sunday l’accusant d’exploiter des ouvrières bangladaises.

Tout est parti d’une commande de t-shirts fabriqués par l’usine. Ils portent l’inscription «This is what a feminist looks like» et étaient censés promouvoir la condition féminine. Un journaliste du Mail on Sunday est alors venu à Maurice pour voir les conditions dans lesquelles ces t-shirts ont été fabriqués. Il a par la suite publié un article très critique sur l’usine CMT. 

«On est une compagnie qui opère dans la transparence et la CMT ne voit aucune raison de cacher quoi que ce soit», a répliqué la direction de l’usine face aux accusations de ‘cover-up’ faites par le journaliste en évoquant le fait que quand celui-ci a voulu visiter le dortoir, l’usine a pris nombre de dispositions avant d’accéder à sa requête. «Nous avons immédiatement accédé à sa requête», soutient la CMT.

Celle-ci évoque également l’intervention du syndicaliste Fayzal Ally Beegun dans l’article en question. Ce dernier aurait indiqué au journaliste que ces ouvrières sont très maltraitées et qu’elles travaillent parfois jusqu’à 12 heures par jour. Mais la CMT affirme avoir reçu, lundi, une lettre officielle du syndicaliste en question. «Il a nié avoir fait une telle déclaration», soutient la CMT.

Pour l’usine, il est ainsi clair que l’article fait une entorse à une des règles élémentaires du journalisme. «En étant aussi approximatif, le reporter a fait la démonstration que son article repose sur des recherches incomplètes et des investigations tronquées», estime la CMT.

Selon celle-ci, le journaliste en question a omis de dire qu’elle offre l’hébergement gratuitement à ses employés, que les dortoirs sont équipés d’une salle de gym, d’une librairie, d’une salle de télé ou encore que des terrains de football et de volleyball sont mis à la disposition des employés. Les repas également sont offerts gratuitement, trois fois par jour. Tandis que les dépenses médicales sont encourues par la CMT.

Sur la question des salaires, la CMT relève que le salaire minimum prescrit par l’Etat est d’environ Rs 4 000. «Or, l’ouvrier gagne au minimum Rs 6 000 par mois à la CMT et la salaire moyen est de Rs 8 500.»

«Les ouvrières se sentent prisonnières»

La CMT soutient, en outre, qu’elle ne croit pas qu’une des ouvrières travaillant chez elle ait pu confier qu’elle se sent prisonnière au sein de son emploi. «Nous offrons à nos employés deux billets d’avion. Nous sommes parmi les rares entreprises à payer des frais d’agence pour le recrutement à la place des employés et pendant au moins 2 heures, nous expliquons les conditions de travail aux potentiels employés. Toute cette procédure est enregistrée», souligne la CMT.

Celle-ci fait entre autres valoir qu’elle emploie 3 223 Bangladais et 927 ont renouvelé leur contrat. Le fait que 29 % d’entre eux ont choisi de le faire démontre bien qu’ils n’ont pas été contraints, relève l’usine.

«Aussi longtemps que nous respectons la loi par rapport au salaire minimal, nous ne violons pas un quelconque code de conduite», conclut la CMT.