Ces derniers avaient sollicité cette rencontre pour lui exposer une vidéo filmée en caméra cachée sur laquelle un ministre du Mouvement socialiste militant (MSM) tient des propos à fort relent communal avant d’annoncer des mesures discriminatoires pouvant inciter à la haine raciale.
La vidéo en question, dans laquelle l’on voit clairement le ministre avec ses interlocuteurs, dont un dirigeant d’un organisme parapublic et des conseillers, a été filmée dans le boardroom d’un ministère par un groupe d’habitants venu rencontrer le ministre afin de lui faire part des problèmes de quartier.
«Face à la dureté des propos du ministre et les répercussions éventuelles sur le tissu social en cas de diffusion, l’express, en tant que journal responsable et ayant à cœur l’intérêt national et la paix sociale, a pris l’engagement de ne pas publier la vidéo mais d’en informer le Premier ministre pour qu’il en assume les conséquences si jamais cette vidéo est diffusée sur les réseaux sociaux», a fait ressortir Nad Sivaramen à Pravind Jugnauth. De son côté, Axcel Chenney a souligné «le risque de diffusion, vu que cette vidéo nous a été remise par une source sur laquelle nous n’avons aucun contrôle».
Malgré la séance parlementaire et la sollicitation de dernière minute, Pravind Jugnauth a tenu à recevoir les deux journalistes dans son bureau à 16 h 30 et la vidéo lui a été montrée. Il n’a pas caché son agacement vis-à-vis du ministre en question et a remercié l’express de n’avoir pas diffusé la vidéo.
Le chef du gouvernement a ajouté avoir «entendu parler de cette vidéo», mais il ne l’avait pas vue ni entendue jusqu’à hier. En présence de l’un de ses proches collaborateurs, le Premier ministre a promis d’aller au fond de cette affaire.
Lors de cette rencontre de 45 minutes, d’autres sujets d’actualité: l'’affaire Sobrinho, le début houleux des travaux parlementaires du jour, la campagne au n°18, entre autres, ont été abordés à bâtons rompus.