Bramer Bank: la Tentative de Sauvetage Désespérée de Dawood Rawat

9 years ago - April 06, 2015
Bramer Bank: la Tentative de Sauvetage Désespérée
L’Hôtel du gouvernement a-t-il infligé un coup mortel aux activités du Groupe British American Investment (BAI) ?

En tout cas, avec la décision de la Bank of Mauritius (BoM) de révoquer le permis d’opération de sa filiale bancaire, la Bramer Bank, jeudi soir, ainsi que la mise sous tutelle de son pôle assurance le lendemain matin, tout laisse croire que l’on assiste à la chute de ce géant qui représente au moins 10 % du produit intérieur brut mauricien.

Dans les milieux financiers, il n’est un secret pour personne que Dawood Rawat, actuellement dans une capitale européenne, a fait des pieds et des mains pour venir en aide à la banque le jeudi 2 avril, la veille du tsunami. Il avait déjà pris des dispositions pour transférer près de Rs 1,4 milliard du Kenya vers Maurice. Mais la BoM avait déjà serré la vis, et la direction a tenu à faire attendre le CEO de la Bramer Bank, Ashraf Esmaël, jusqu’aux douze coups de minuit pour le mettre devant le fait accompli.

«Une chaîne de Ponzi de Rs 25 milliards»

Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, a tenté de rassurer les clients de ces deux entités lors d’une rencontre avec la presse hier. Il a expliqué avoir mis un terme à une chaîne de Ponzi avoisinant les Rs 25 milliards afin de limiter les dégâts, 156 000 policy holders de la British American Insurance étant concernés.

Le ministère des Finances travaillait sur ce dossier depuis quelques semaines déjà et le bruit d’une fermeture imminente de la Bramer Bank provenait directement de l’Hôtel du gouvernement. La décision d’effectuer un retrait de plus de Rs 1,5 milliard appartenant à la Sécurité sociale de cet établissement n’a fait que précipiter la dégradation de sa liquidité, même si l’État y a conservé une somme importante. Ce qui a provoqué la ruée des épargnants voulant récupérer leurs économies.

Toutes les filiales risquent de s’écrouler

La Bramer Bank mise sous scellés bien avant minuit jeudi, la Financial Services Commission (FSC) a immédiatement pris le relais pour nommer deux conservateurs auprès du pôle assurance de la BAI. Un domino suivant l’autre, ce sont toutes les filiales du groupe mené par Dawood Rawat qui risquent de s’écrouler l’une après l’autre.

L’onde de choc pourrait toucher le concessionnaire Iframac, qui a fusionné avec la chaîne de magasins Courts, de même que l’hôpital Apollo Bramwell et la firme Ireko, dont la santé financière n’est pas au beau fixe. Sans compter le Bramer Property Fund, qui tombe sous l’ombrelle BramCorp. Lequel dirige également le pôle assurance du groupe et la Bramer Banking Corporation, qui gère l’enseigne Bramer Bank.

Emplois en jeu

En tout, avec les décisions de la BoM et de la FSC, ce sont 4 000 emplois qui sont en jeu. La BAI dispose, sur papier, d’actifs de Rs 33 milliards pour un chiffre d’affaires de Rs 9,9 milliards. La Bramer Bank, elle, compte 30 000 clients pour 410 employés. Si le Premier ministre brandit la somme de Rs 25 milliards comme le fruit d’une chaîne de Ponzi, c’est le montant que représente, à maturité, l’argent investi par ses 156 000 dépositaires.

«L’argent a déjà quitté le pays»

Le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, se veut rassurant. Après sir Anerood Jugnauth, il a annoncé que les activités de la Bramer Bank seront reprises par la State Bank et que les clients pourront effectuer des retraits dès cet après-midi.

Hier soir, célébrant son anniversaire à l’hôtel Le Méridien, sir Anerood Jugnauth est revenu sur le sujet : «Certains peuvent penser que nous avons tort mais ce que je fais, je le fais pour l’intérêt du pays et empêcher qu’il y ait d’autres victimes de Ponzi Scheme de la BAI.»

Adieu millions

Selon le chef du gouvernement, «certains ont mis des millions à la BAI et pour ceux-là, je ne sais pas comment les sauver, l’argent a déjà quitté le pays». Il indique que le gouvernement n’est pas responsable de cette situation, mais qu’il fera de son mieux pour que les coupables répondent à la justice et soient sanctionnés. Le nom de Dawood Rawat figure sur la liste des personnes devant être arrêtées à leur retour au pays. Une surveillance est exercée sur sa famille, dont la benjamine qui doit convoler en justes noces avec le patron d’une de ses filiales.

Pour sa part, Rishi Sookdawoor, CEO de la BAI, n’a que ces mots en bouche : «Pendant 45 ans, la BAI a travaillé dans l’intérêt de ses clients et de ses employés. Elle continuera de le faire malgré ces temps difficiles et collaborera pleinement avec les deux conservateurs.»

Text by lexpress.mu

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