Et pour cause: ceux qui ont atteint l’âge de 18 ans sont «obligés» de se faire enregistrer pour avoir leur carte d’identité au cours des six mois suivant leur anniversaire. Sauf s’ils sont absents du pays, admis dans un établissement hospitalier ou se trouvent dans un centre pénitencier pendant cette période. Dans ces cas précis, ils devront alors fournir des preuves.
En effet, il est stipulé que tout jeune ayant atteint l’âge de 18 ans dispose de six mois pour se faire enregistrer. Dans le cas contraire, il pourrait se retrouver sans carte d’identité, indique un préposé du Mauritius National Identity Scheme (MNIS) à l’express.
Les dix doigts scannés
Autre procédure qui fait tiquer: la collecte d’empreintes digitales, notamment le consent form autorisant la collecte de ces données, qui est signé de manière électronique. Le citoyen doit lire, sur un écran, l'article (d) du document qui stipule: «I have no objection that my fingerprint minutiae be processed and recorded for the purposes of producing my identity card. I understand that this information will be erased permanently from the register once the identity card has been printed.»
Dans certains cas, la signature se fait après que la personne a donné ses empreintes digitales. De plus, selon nos informations, les dix doigts de la personne sont scannés, alors que seules les empreintes digitales de quatre doigts seront stockées sur la carte, indique la plateforme No To Biometric Data on ID Card à l’express.
Jeff Lingaya, un des animateurs de la plateforme, souligne que les citoyens se font enregistrer pour avoir leur carte sans savoir ce que cela implique. «C’est un scandale. Les officiers n’expliquent pas les procédures clairement. Les citoyens doivent savoir ce qu’ils signent. De même pour les données biométriques, ils doivent savoir où vont leurs empreintes digitales», s’insurge l’activiste.
Selon nos informations, les données seront envoyées vers une base de données à l’Ébène Data Centre avant d’être gravées sur la puce de la carte d’identité.
Les données détruites automatiquement
Un des membres de Lalit, a envoyé une lettre lundi au Data Protection Commissioner, pour parler des procédures avec un coordinateur du projet. Selon Rajini Lallah, un des responsables confirme que les données biométriques seront envoyées à Ébène pour la fabrication de la carte. Les données seront ensuite détruites automatiquement dans un délai de deux à cinq jours. Mais Lalit affirme ne pas être convaincu de l’aspect sécuritaire et maintient que la collecte de données biométriques est illégale.
L’express a envoyé un courriel au Permanent Secretary, Jugdish Dev Phokeer, autour des questions sur les procédures. Ses réponses se font toujours attendre. Pour ce qui concerne la carte d’identité laminée, elle est valide jusqu’au 31 janvier 2016.