Des Jockeys Mauriciens: «La Sanction de la GRA est Disproportionnée»

Les cavaliers étrangers et locaux se sont concertés hier, mardi 20 octobre, pour décider de la marche à suivre.

Du côté de la direction du MTC, on n’a pas voulu commenter l’affaire, du moins «pas pour le moment». Une rencontre a eu lieu hier matin entre le représentant des jockeys, Dereck David, et le General Manager du club, Benoît Halbwachs, au cours de laquelle, apprenons-nous, le soutien du club a été sollicité. Le management, «very concerned», dit attendre la réunion hebdomadaire avec les administrateurs prévue ce matin, mercredi 21 octobre pour prendre une décision. «Nous allons examiner les directives attentivement afin d’approcher la GRA», indique Shan Ip, le Communication Manager du MTC.

Toutefois, en attendant une réaction officielle du MTC, les commentaires vont bon train au Champ de Mars où la GRA est vivement critiquée. «Un jockey étranger pourra sans problème aller gagner sa vie ailleurs s’il est suspendu, mais qu’en est-il du jockey mauricien ? Est-ce la GRA qui va nourrir sa famille ? Ces mesures ne s’inscrivent dans aucune logique.» D’autres déplorent «l’absence de dialogue entre la GRA et le MTC» ou encore les pirouettes de l’institution régulatrice. «Prenez le cas des courses de 50+ qui seront désormais possibles même avec moins de six chevaux. La GRA n’a fait que rectifier sa propre erreur.»

En ce qui concerne la directive de la GRA, elle prend effet immédiatement. Du coup, quatre jockeys pourraient être mis hors-jeu dès ce samedi, et ce jusqu’en 2017. Il s’agit de Sunil Bussunt, Jean-Roland Boutanive, Rehaze Hoolash et Pravesh Horil. Jeannot Bardottier, Dereck David, Rakesh Bhaugeerathee et Niven Marday ne sont pas concernés pour le moment vu qu’ils ont fait appel, bien qu’ayant eux aussi atteint les six semaines de suspension consécutive ou cumulative, voire plus.

Neisius et Chisty ne comprennent plus rien

A la sortie de la réunion d’hier matin, les jockeys mauriciens se sont montrés avares de commentaires, même s’ils disent être inquiets de la situation. L’option d’une grève à l’occasion de la 29e journée ce samedi n’est pas à écarter, même si elle n’est pas la seule. «Si la GRA s’entête avec cette directive qui va à l’encontre de tout bon sens, il faudra considérer toutes les options. Les fautes et les interférences sont monnaie courante en courses. Pas seulement à Maurice, mais partout à travers le monde. La sanction que nous inflige la GRA est disproportionnée», soutiennent les cavaliers mauriciens.

Pour sa part, l’Indien Imran Chisty, marié à une Mauricienne, dit ne pas comprendre l’obstination des autorités à maintenir son statut de foreign jockey. “It’s a pity to be treated like that. It’s harsh. Does this only apply to jockeys? The same rule should apply to everyone!” Même son de cloche du côté de Mark Neisius qui a lui aussi une épouse mauricienne. Il exprime son ras le bol en ces termes. “I’m married to a Mauritian since years. I got Mauritian kids. I am looking forward to build my house here and look at how I’m being treated. I’m still a foreigner! I can’t understand.”

Les jockeys sont soutenus dans leur démarche par le Britannique Darryl Holland, qui leur a adressé la parole lors de la réunion d’hier. Il se dit plus concerné par la situation de ses collègues que par la sienne.

Par ailleurs, quelques jockeys ont déjà pris les devants en cherchant conseil auprès de Me Yahia Nazroo hier matin. Ce dernier explique qu’une «correspondance sera envoyée à la GRA, avec copie au PMO. On va faire valoir les droits de ces jockeys.»